Pyramide

Pyramide (2014)

  • Titre original: The Pyramid
  • 1 h 29 min | Horreur | 5 décembre 2014
    Note
    4/10
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    En Égypte, en plein désert, des archéologues découvrent une pyramide unique en son genre. En y pénétrant, ils vont affronter bien plus qu’une malédiction. Ils sont piégés au cœur d’un labyrinthe, et quelque chose les traque…

    Il faut un début à tout. Avec Pyramide, Grégory Levasseur signe ici son premier long-métrage, en tant que réalisateur, avec l’assistance toutefois de son comparse de longue date Alexandre Aja, à qui l’on doit de nombreux films plutôt réussis (entre autres : Haute tension, La colline a des yeux, Mirrors…). Les rôles ici s’inversent, puisque G. Levasseur, qui a souvent tenu le rôle de coscénariste des films d’Aja, se retrouve seul derrière la caméra, avec son acolyte comme producteur. Que vaut donc ce coup d’essai ?

    Image du film "Pyramide"

    © 2014 Fox International Productions − Tous droits réservés.

    L’histoire se déroule en 2013, sur un site de fouilles archéologique proche du Caire, ville alors au bord de la guerre civile. Une équipe chercheurs, menée par le professeur Holden (interprété par Denis O’Hare, l’inoubliable vampire Russell Edgington de la série True Blood) et sa fille Nora (Ashley Hinshaw, Gossip Girl) met à jour le sommet d’une pyramide enfouie depuis des milliers d’années. Celle-ci présente un caractère unique, n’ayant que trois faces, contrairement aux pyramides classiques qui en possèdent quatre. Les archéologues ayant hâte de la visiter, un capitaine de l’armée égyptienne arrive soudain pour les informer qu’ils doivent quitter les lieux dans la journée, à cause des émeutes proches. Déçus de ne pouvoir poursuivre leur exploration, l’équipe décide de mettre à profit le temps qui leur reste et d’envoyer un robot miniature, muni d’une caméra, pour explorer les premiers étages de l’édifice. Seulement, au bout de quelques minutes, quelque chose attaque ledit robot, qui ne répond plus aux commandes de Michael, le technicien du groupe. Vu la valeur du gadget (pas moins de 3 millions de dollars !), prêté par la NASA, Holden, sa fille, Michael, la journaliste Suni Marsh et son cadreur Fitzie s’engagent dans les sombres couloirs de la pyramide pour tenter de récupérer l’engin. Bien entendu, rien ne se passera comme prévu et la troupe découvrira vite qu’il est facile de se perdre dans les méandres de l’édifice et surtout qu’ils ne sont pas seuls à l’intérieur.

    A première vue, le film s’annonce prometteur. Le jeu d’acteur est plutôt convaincant, l’histoire intrigue et l’on redécouvre une fois de plus la mythologie égyptienne, toujours aussi riche et mystérieuse. Le film en lui-même prend un pari étrange, puisque il oscille en permanence entre le found footage et les plans classiques, si bien que le texte du début, annonçant grosso modo le traditionnel « ce que vous allez voir, ce sont les vidéos retrouvées sur place » fait tiquer devant ce parti pris d’associer des plans de caméra embarquée et des plans de cinéma classique. Quoi qu’il en soit, le tout s’enchaine sans trop de souci, mais peut-être aurait-il été préférable de choisir entre l’un ou l’autre, le passage entre les deux étant souvent surprenant et cassant un peu l’immersion.

    Image du film "Pyramide"

    © 2014 Fox International Productions − Tous droits réservés.

    Le bât blesse par contre en ce qui concerne les choix scénaristiques. Si les acteurs et actrices s’en sortent plutôt bien, on ne peut que soupirer devant les poncifs auxquels on assiste tout au long du film. Un exemple : l’un des protagonistes se retrouve piégé, la jambe écrasée sous un bloc de pierre de plusieurs centaines de kilos. Que décide le groupe ? De l’abandonner, sans personne pour rester avec lui, afin d’aller chercher de l’aide. Evidemment, on se doute qu’il ne survivra pas bien longtemps… De même, alors qu’ils travaillent depuis des semaines pour déblayer le haut de la pyramide afin d’y rentrer, le capitaine égyptien parvient en une heure à les rattraper pour tenter de les aider, grâce à une autre entrée. La magie du Deus ex machina ! Enfin, concernant l’histoire en elle-même, on aura la désagréable surprise de constater que G. Levasseur n’entend pas se rapprocher des films de momies traditionnels, mais plutôt, et étonnement, d’Alien vs Predator, avec une pyramide servant de prison pour ceux qui y pénètrent et des créatures monstrueuses piégées à l’intérieur. Dommage, bien que les révélations à la fin du film, sur l’origine et le but de cette construction, rehaussent quelque peu l’attractivité de l’histoire.

    Le plus décevant, toutefois, reste la technique. Les décors sont fades, peu inspirés, et surtout les monstres en images de synthèse sont loin d’être une réussite. L’incrustation des bestioles sur les plans crève les yeux et gâchent littéralement le côté horrifique des scènes. On se surprend à sourire, navré, en regardant la chose qui hante les lieux glacer le sang de nos héros. Le budget, relativement limité pour un film de cette envergure (6,5 millions de dollars) explique sans doute ce côté cheap des effets spéciaux, mais cela reste une grande déception, surtout pour un film de 2015.

    Image du film "Pyramide"

    © 2014 Fox International Productions − Tous droits réservés.

    On reste donc sur un sentiment très mitigé. Quelques bonnes idées sauvent le film de la noyade et peuvent le rendre par moment distrayant, mais dans l’ensemble, l’intérêt de ce film pour les fans de cinéma d’horreur restera très limité. Au fond, on peut retenir cette parabole scénaristique qui fut le choix de G. Levasseur : certaines choses, horribles, ne devraient jamais être découvertes et rester cachées. En visionnant Pyramide, on peut penser que certains films aussi, hélas.

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