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Bates Motel : retour sur le premier épisode

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Difficile de se dire que Psychose ne va pas échapper à la règle Hollywoodienne du moment : avoir son remake / préquelle. Et c’est à la télévision que la série Bates Motel est diffusée sur la chaîne câblée américaine A&E depuis 3 semaines. Développée par Carlton Cuse, un des anciens patrons de “Lost”, la série se concentrera sur le passé du fameux Norman Bates, futur propriétaire de l’hôtel de “Psychose”, alors qu’il partage une relation très complexe avec sa mère, Norma.

Ce n’est pas la première fois que la télévision se penche sur le personnage de Norman Bates avec en toile de fond, le film culte Psychose, puisqu’on a déjà eu droit à une adaptation TV en 1987 avec Bud Cort, Lori Petty et Kurt Paul dans le rôle principal.

Voilà le pitch officiel de cette nouvelle série : Après la mort mystérieuse de son mari, Norma Bates décide de refaire sa vie loin de l’Arizona, dans la petite ville de White Pine Bay dans l’Oregon, et emmène avec elle son fils Norman, âgé de 17 ans. Elle rachète là-bas un vieux motel abandonné depuis de nombreuses années, ainsi que le manoir qui trône majestueusement quelques mètres plus loin.

Les fans du monde entier s’était indignés à l’annonce de la mise en chantier de ce projet, considérant à raison, le film d’Alfred Hitchcock comme intouchable. Alors quand on pense que le projet de cette série est une honte, difficile de lui donner toutes ses chances. D’autant plus que la série a un défaut principal dont on aura du mal à se détacher : les créateurs ont choisi de la situer de nos jours, à une époque moderne où smartphones et boites de nuit sont monnaie courante. Et cet aspect en choquera probablement quelques uns, habitués à voir Norman Bates plongé dans une ambiance rétro. Pourtant, ça aurait été tout à fait possible d’inclure l’histoire dans les années 50 comme l’a si bien fait American Horror Story. Cet anachronisme sera sans doute ce qui gênera le plus dans cette déclinaison du mythe de Psychose. Si on met notre surprise et notre frustration de côté, la modernité du propos est travaillée en décalage avec plusieurs éléments vintage dont le fameux hôtel et la maison des Bates qui semble presque intacte par rapport au film de Hitchcock. D’ailleurs, les deux personnages principaux, Norman et Norma semblent eux aussi désuets et à part de la réalité objective, des autres personnages et du monde extérieur. Leurs vêtements, leur style rétro brouillent les pistes et les rendent radicalement différents. On a l’impression qu’ils vivent tous deux dans le passé avec la voiture de Norma, son tourne disque, comme si elle voulait s’y réfugier car elle avait “peur” du monde d’aujourd’hui.

Ce qui semble être le point central de la série est la relation étrangement oedipienne entre Norman et sa mère, incarnée par une Vera Farmiga en grande forme. Difficile en effet de rendre compte des nuances de ce personnage complexe, aimante mais possessive, et surtout humaine. L’ambiance de ce premier épisode  est d’abord assez familière, on retrouve avec une certaine nostalgie les éléments qui nous ont marqué dans le film ( les pièces de la maison, la baignoire .. ). On se demande qu’est ce qui pourra bien faire basculer la petite famille dans la suite que l’on connait. Tout l’enjeu sera de savoir comment Norman va devenir l’homme que l’on connait. Peu de personnages secondaires, ils ne font que passer et on comprend vite qu’ils auront une importance dans la future intrigue qui est en train de se dessiner.

Freddie Highmore fait bonne impression dès les premières minutes, avant tout grâce à sa ressemblance avec Anthony Perkins. Contrairement à sa mère, Norman ne vit pas tout à fait dans le passé, mais pas tout à fait dans le présent non plus. Il  est attiré par le monde moderne, fait le mur et il a un iPhone ( ouch ) mais il n’est pas un adolescent comme les autres, il se sent déjà différent. On aurait espéré un peu plus de finesse dans les dialogues entre Norman et sa mère, pour ne pas mettre tout de suite l’accent sur l’aspect incestuel de leurs rapports. Mais la mise en scène est sobre et efficace, et les évènement se multiplient assez rapidement pour qu’à la fin de ce premier épisode on ait déjà envie d’en savoir plus. Et on se sent tout bête de s’être laissé prendre.

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