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[Critique] American Horror Story : Asylum (Ryan Murphy et Brad Falchuk, 2012)

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La première saison d’American Horror Story, série horrifique produite par Ryan Murphy et Brad Falchuk (Nip/TuckGlee) figurait parmi les bonnes surprises de la rentrée télé US 2011. Avec sa famille américaine au bord du démembrement et sa maison servant de refuge à une foule d’esprits tous aussi retors les uns que les autres, la série offrait une dose de perversité, de stupre et de gore assez inhabituelle sur petit écran.

Cette deuxième saison réitère ce coup d’essai avec un certain brio et en déconnectant complètement son intrigue de la première saison. Finie la maison hantée, l’action se déroule désormais pour sa plus grande partie entre les murs de Briarcliff, un asile lugubre des années 60, période encline à l’homophobie, le racisme et la misogynie. Dirigé par une nonne pour le moins sadique (Jessica Lange), ce lieu de barbaries médico-religieuses se transformera au fil des épisodes en point de convergence de toutes les horreurs possibles : savant fou tout droit sorti de la garde rapprochée d’Adolphe Hitler, serial killer au masque sanguinolent, extraterrestre en mal d’expérimentation, mutants cannibales livrés à eux mêmes… La série nous réserve même une ligne narrative autour d’une possession démoniaque et revisite à nouveau l’Histoire autour d’un personnage féminin bien connu de la littérature post-Seconde Guerre Mondiale.

C’est l’heure de nourrir ce qui se planque dans les bois…

Tout comme la saison précédente, les scénaristes semblent prendre un malin plaisir à rajouter une couche de cauchemar à chaque épisode. Une surenchère permanente qui se fait parfois au détriment d’intrigues principales relativement statiques en comparaison. Mais malgré ce côté un peu bouffi de références à tous les genres du cinéma d’horreur – du slasher au savant fou en passant par les émules de Roswell – l’horreur la plus marquante, et occasionnant quantité de scènes malsaines, est celle qui reste la plus ancrée dans un réel assombri par les dérives de la science et de la religion.

Soeur Jude s’apprête à demander une augmentation à son boss

Esthétiquement c’est encore une claque et la direction artistique pousse très loin le niveau de détail gothique pour recréer un asile vintage digne d’un Vol Au-dessus d’un nid de coucou remixé par Silent Hill et Seven. Certaines idées, comme la représentation de la mort via le personnage joué par Frances Conroy (la vieille gouvernante de la saison 1), semble d’ailleurs avoir tellement plu aux producteurs que la série finit même par en abuser. Côté gore, American Horror Story : Asylum s’emballe régulièrement dans l’outrance graphique et le sort réservé à certains personnages, on pense très fort à Chloé Sevigny, en fera tourner de l’œil plus d’un.

Un staff aux petits soins avec ses patients

Le casting est toujours au niveau avec mention spéciale pour Jessica Lange en dévote hystérique et personnage multi-facette. Les groupies seront ravies de retrouver le jeune Evan Peters, cette fois en patient de Briarcliff accusé (à tort ?) du meurtre de sa femme. Zachary Quinto est parfait dans son rôle de “bon” docteur et Sarah Paulson incarne une Lana Winter toute en fêlures et ambiguïté morale. Et dire que l’on pensait en début de projet qu’Adam Levine (Marroon 5) tenait l’un des rôles principaux… L’intrigue donne très rapidement tort à ce qui n’était finalement qu’un simple effet d’annonce bien racoleur de la part des producteurs.

Lana (Del Ray ?) Winter, en mode badass

On regrette par contre que certaines lignes narratives soient un peu vite expédiées ou bien carrément éclipsées sur le final (les extra-terrestres par exemple). Malgré ces carences et ses quelques ellipses scénaristiques, l’intrigue, en se resserrant dans sa dernière partie sur le destins de ses deux principaux personnages féminins , s’achève sur des enjeux classiques (la rédemption, le pardon) mais traités avec une certaine ambition et assure un final paradoxalement doux et lumineux. Le calme après une tempête qui aura profondément meurtri des personnages finalement tous ambivalents.

 

Un visiteur spécial et une porte de sortie quelque peu extrême

Le flou entourant la destinée de deux gamins dotés apparemment de pouvoirs hors-de-ce-monde nous laisse en parallèle espérer un éventuel lien entre les différentes séries, les producteurs ayant indiqué qu’il y aurait malgré tout des connections. American Horror Story : une belle et grande famille ?

Critique par Alex B

BONUS :

 

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