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[Critique] Dead Crossroads – Intégrale Saison 1 (Fabien Delage, 2013)

dead crossroads critique

“Ghost show” à la française et petit Guide Michelin pour amateurs de frissons, la série Dead Crossroads nous emmène traquer l’esprit et le poltergeist dans les demeures les plus hantées des quatre coins de l’hexagone.

Cette production indépendante en douze épisodes suit ainsi ses deux “acteurs” – Fabien Delage, le réalisateur, et Fabien Mazzitelli, présenté comme “expert en survie” – pendant une journée et une nuit (souvent écourtée) passées dans des lieux désormais abandonnés mais qui furent les témoins par le passé de drames glauques et sanglants. Niveau décor, toute la topographie du genre horrifique semble y passer : orphelinat de la mort, repaire d’une ancienne secte millénariste, hôpital psychiatrique et lieu de tous les sévices… Dead Crossroads nous emmène donc pratiquer le couch-surfing dans une variété appréciable de lieux aussi visuellement impressionnants que chargés d’histoires toutes aussi malsaines les unes que les autres.

Et si on dormait là ?

Première (petite) peur face à un tel concept : celle de s’ennuyer sévère dans le cas où nul spectre ne se présenterait à la caméra. La série prend heureusement quelques libertés avec le genre documentaire et se rapproche par moments plus de la fiction found footage, cela avec une gradation bienvenue dans les événements au fil des épisodes. Dommage par contre que le format très court des épisodes (12 minutes) laisse régulièrement un goût d’inachevé. Le générique de fin survient ainsi parfois de manière très abrupte, au moment où le surnaturel s’apprête à débarquer, et l’épisode suivant ne revient malheureusement jamais sur les événements perturbants vécus précédemment. Pour des aventuriers du surnaturel venus de loin pour dormir dans une maison dite hantée, il en devient même parfois marrant de les voir déguerpir à la première chaise tombée au sol…

On peut aussi regretter cette voix off réalisée en post-production, un peu monocorde, et affaiblissant l’intensité liée normalement à la sensation de “direct” . Elle diminue également quelque peu l’impression d’immersion dans ces lieux lugubres. Sur ce point, Dead Crossroads aurait probablement gagné à avoir une mise en scène un peu plus dynamique, type found footage, avec un protagoniste central filmé par la caméra et nous présentant l’historique des lieux au fil de ses pérégrinations. On imagine qu’ici ce choix a dû être dicté par le jeu d’acteur assez limité des deux protagonistes, les rares dialogues entre eux sonnant parfois bien faux (cela quand l’impro ne se résume pas à placer un “mec” tous les trois mots).

Grande maison à louer, déco atypique, quelques courants d’air…

Ces quelques faiblesses sont heureusement compensées par une ambiance Relais Château très bien rendue et qui permet à ce Dead Crossroads de se voir d’une traite comme un “found footage” (jamais perdu) original et non dénué de moments angoissants, cela en attendant une saison 2 qu’on espère un peu plus aboutie.

Critique par Alex B


TRAILER :

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