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[Etrange Festival 2011] Le Bilan de la rédaction

etrange

Dimanche dernier, la dix-septième édition de l’Etrange Festival s’achevait sur la récompense dans la compétition « Nouveau Genre » de l’atypique et puissant Bullhead de Michael R. Roskam. Un choix pour certains inattendu mais signe d’une volonté toujours aussi affirmée d’éclairer tout un pan de cinéma abonné aux marges des grands médias. Riche et toujours aussi variée, la programmation de cette édition 2011 parvenait encore à l’équilibre entre films attendus (Drive, Kill List, Don’t Be Afraid Of The Dark…) et petite bête montante de festival telle que Take Shelter, d’ailleurs grand vainqueur ce week end du festival de Deauville et confirmant un peu plus l’arrivée de Jeff Nichols dans la catégorie des « réalisateur à suivre ».

Matthias Schoenaerts, impressionnant dans BullHead

Eparpillé au sein du Forum des Images, cet événement était encore propice à la séance à l’aveuglette, cela sur la foi d’un titre prometteur (du genre « La Cloche de l’Enfer »), entre deux autres projections un peu trop distantes dans l’après midi. Grand écart permanent, repoussant les limites de l’ouverture d’esprit, il y en avait pour tous les goûts à cet Etrange Festival, le spectateur pouvant se ballader entre fantôme japonais sur le retour (le sympathique Tomie Unlimited), Bollywood Matrixien (Endhiran), super loser en spandex (Super), sauvageonne énervée (le choc The Woman), post-Taken coréen (The Man From Nowhere), films cultes en pagaille (Hitcher, Requiem pour un Massacre, La Vie selon Agfa), comédie mexicaine sous acide (El Infierno) ou perles introuvables (les biens nommées « Pépites de l’Etrange »). On passera sur quelques détails qui nous ont laissé dubitatifs (Dead Heads… Mais pourquoi?) ou un peu trop dictés par les financeurs (n’y avait-il réellement rien de plus pertinent qu’une nuit Grindhouse?). Et promis, l’année prochaine on s’essayera aussi aux concerts organisés pour l’occasion. L’Etrange Musique, en confrontant Marc Caro ou la no wave de Tuxedomoon à l’exercice périlleux du film sur musique live avait cette année de quoi attiser notre curiosité…

Kill List, la dernière bombe du genre made in UK

Aux abords des files d’attente, l’organisation dévoilait parfois quelques signes de fébrilité intense, jonglant entre les horaires des films, l’arrivée des copies et des réalisateurs, les soucis techniques (comme ce Drive débutant amputé d’une partie de sa bande-son), les nippons déjantés ou tout simplement les invités ne se pointant pas, laissant vides leurs places réservées (et retardant de fait la séance, merci les VIP !). Mais c’est aussi ça le charme du festival, avec son staff assez « rock’n roll » (et à forte teneur en mini-short en jean) et organisé par et en partie pour les passionnés de nouvelles sensations cinématographiques. Comme évoqué dans les discours de clôture, ces difficultés restent quand même minimes comparées à celles, plus en amont, mettant en péril l’Etrange Festival d’années en années. En pleine prétendue récession économique, période propice à la fonte des subventions, soutenir ce genre d’initiative est donc de rigueur pour tout fan de cinéma « étrange » qui se respecte !

Par Alex B

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