La série Dracula (BBC), est-elle à la hauteur ?

La série Dracula (BBC), est-elle à la hauteur ?

Dracula, nouvelle relecture du livre épistolaire de Bram Stoker est arrivée sur Netflix depuis le 4 janvier dernier et a été diffusée à partir du 1er sur la BBC. Créée par Steven Moffat et Mark Gatiss, le duo derrière une autre adaptation “Sherlock” (2010-2017), elle revisite l’histoire du plus célèbre vampire d’une manière, comme le dit si bien le site Biiinge “joyeusement infidèle”.

Composé de trois épisodes d’1h30 chacun cette mini-série met en vedette Claes Bang (The Affair, The Square) dans la peau du comte immortel il est glaçant, charmeur et mystérieux. Le premier épisode se nomme “Les règles de la bête” (The rules of the beast), il reprend la première partie du livre et se passe au château du comte avec l’arrivée du clair de notaire Jonathan Harker (John Heffernan), ce dernier raconte à soeur Agatha ce qu’il s’est passé pendant son voyage en Transylvanie. Liberté prise par rapport à l’oeuvre originale on assiste à un huis clos qui regorge de surprises, dont une, la plus importante, cette soeur est en fait Van Helsing, célèbre chasseur-euse- de vampire. Les créateurs ont réunis deux personnages du livre, la soeur Agatha et Abraham Van Helsing, pour n’en faire qu’un seul, une femme, forte, dans l’air du temps, post mouvement me too et très bien interprétée par Dolly Wells (Les Faussaires De Manhattan). Un épisode de qualité, un peu long à se mettre en place mais qui est assez convaincant – la façon dont le comte sort de sa forme de loup pour reprendre sa forme humaine est très bien pensée – et donne le ton de la saison.

L’épisode deux, “Vaisseau sanguin” (Blood vessel), reprend quant à lui, un petit passage du livre pour en faire une excellente histoire qui n’est pas sans rappeler Agatha Christie, un whodunit – forme de récit policier où l’intrigue vise à découvrir l’identité du coupable – en pleine mer à bord du Demeter. L’épisode, très bien écrit même si quelques rebondissements sont assez téléphonés, lève le voile sur l’art du comte à manipuler ses victimes avant de les vider de leur sang. Un très bonne épisode qui confirme une saison convaincante enfin jusqu’à maintenant du moins.

Car si les deux premiers épisodes présentent des ambiances lugubres et angoissantes, le troisième nommé “Sombre boussole” (The dark compass) est celui qui prend le plus de liberté. Se passant à l’époque moderne, 123 ans après l’épisode du bateau, Dracula débarque sur une plage de nos jours – on ne relèvera pas qu’il est censé vieillir quand il ne boit pas de sang alors qu’ici il se réveille frais comme un gardon – et se retrouve face à une descendante d’Agatha Van Helsing, en l’occurrence le Dr Zoe Van Helsing. Il fera la rencontre, comme dans le livre, de celle qu’il choisira comme épouse Lucy Westenra, jouée par Lydia West (Years And Years – très bonne mini-série d’anticipation avec Lea Thompson). Si l’idée de moderniser l’histoire est plutôt bonne, même si pas très originale de la part des créateurs – ils l’ont déjà fait avec Sherlock – , elle en devient une critique ratée et inutile de notre société. En résumé une bonne petite saison qui ravira les fans de vampires et d’hémoglobines, même si la fin déçoit, une relecture qui vaut le coup d’oeil. Reste à voir maintenant si une saison deux verra le jour mais d’après Mark Gatiss “Il est très difficile de tuer un vampire. Vous voyez ce que je veux dire? La résurrection c’est leur truc.”

Par Clément GAUGUE

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