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28 Jours Plus Tard

Affiche du film "28 Jours Plus Tard"

© 2002 DNA Films − Tous droits réservés.

 

Dany Boyle  est arrivé dans le film d’horreur comme un cheveu dans la soupe : il vient d’une banlieue où le taux de chômage était très élevé, il décide de faire son premier film en compagnie de ses deux acolytes, John Hodge et Andrew MacDonald. Ce long métrage traitera du manque d’argent, et se nommera Bag of Money Trilogy. Le premier de cette saga est Petits meurtres entre amis, en 1994. Ensuite, on retrouve Trainspotting en 1996, qui rencontrera d’ailleurs un énorme succès commercial (70 millions de dollars), et un énorme succès chez le public, puisque présenté à Cannes. Il est d’ailleurs le deuxième plus grand succès anglais de l’histoire du cinéma britannique. Le dernier film de cette trilogie est Une vie moins ordinaire. Dans chaque film, on retrouve Ewan McGregor. Danny Boyle tourne ensuite quelques courts métrages, mais on le remarque de nouveau avec La Plage , un des films les plus ratés de l’histoire tellement son idée de base était bonne.  C’est en 2001 qu’ il réalise 28 Jours plus tard.

Je regrette de n’être pas allée au cinéma voir ce film à l’époque … parce que je suis sure que l’expérience aurait été bien différente ! Car c’est un bon film, très bon, qui dérange et qui nous hante longtemps après son visionnage. Même si le scénario n’est pas des plus originaux ( et très emprunté à Roméro ), c’est étrangement quelque chose qui ne m’a pas dérangée ( là où d’habitude, je ne suis pas avare de critique ! ). La ville de Londres n’a jamais été aussi belle que déserte, les lieux sont magnifiquement choisis ( un hôpital, une garde, Big Ben, le métro … ). Il ne s’agit pas ici de zombies mais de “contaminés” d’un virus particulièrement féroce avec les êtres humains, réduits à leurs plus bas instincts : les contanimés doivent manger pour vivre et les rescapés doivent fuir. Point.

La vie ne vaut plus rien, l’argent est devenu inutile, l’humain ne peut compter que sur lui même pour vivre. Il s’agit du fait que pour pou­voir sur­vivre il faut ou­blier tout ce qui fait de nous des êtres hu­mains ci­vi­li­sés. Par exemple, une très belle scène dans le film illustre ce pro­pos à mer­veille. Le héros, dans un accès de fu­reur, se met à tuer tout le monde et un gros plan sur ses yeux bleus nous montre que ce ne sont pas seule­ment les in­fec­tés (sym­bo­li­sés par des yeux rouges) qui sont per­dus : la rage est au fond de cha­cun de nous.

Le film est incontestablement en deux parties, le début est majestueux, la seconde partie est réussi mais elle m’a un peu réçue, je m’attendais surement à autre chose. Néanmoins, le sujet est maitrisé : finalement, ce ne sont pas les infectés les plus dangereux .. D’ailleurs, le héros en devient presque un .. Filmé en vidéo, 28 jours Plus Tard a cette touche de réalisme de par la qualité de l’image, type  vidéo amateur qui nous plonge direcement dans le film, sans qu’aucun recul puisse être possible. Les décord sont fabuleux : du héros déambulant dans un Londres désert aux courses poursuites dans les escaliers d’un immeuble, on est entièrementdans le film. En ce qui concerne les acteurs, on pense immédiatement à Brendan Gleeson, touchant père de famille , isolé dans sa tour avec sa fille. Mais surtout, 28 Jours Plus Tard révèle un des plus grands espoirs du cinéma : Cillian Murphy. Son visage, ses grands yeux bleus,  le fait de le trouver tour à tout hideux et la seconde d’après très beau  ; tout cela montre qu’il règne sur le film, la caméra l’aime et ne le quitte pas.

Un film sombre, pessimiste, noir qui montre l’ambiguité de la nature humaine, tournée vers sa survie mené par ses plus bas instincts. Ce film est réellement captivant du début à la fin ; il en fait pas peur mais on est captivés par cette ambiance et par le devenir des héros ;  il nous plonge dans un univers apocalyptique, un abominable délice.

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