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Alien : La résurrection

Affiche du film "Alien : La résurrection"

© 1997 Brandywine Productions − Tous droits réservés.

Deux cents ans après la mort de l’officier Ripley, une équipe de généticiens ressuscite la jeune femme en croisant son ADN avec celui d’un Alien. Le cauchemar reprend. A bord de la station Auriga, Ripley donne naissance à un fils qui lui est aussitôt enlevé. Prisonnière, elle s’efforce de renouer avec son lointain passé humain. Bientôt un autre vaisseau rejoint l’Auriga. Parmi l’équipage composé de brutes et de mercenaires, Ripley découvre une belle jeune femme, Call, avec laquelle elle ne tarde pas à se lier d’amitié.

Objet sublime et mythique de la science-fiction, Alien a acquis ce statut d’intouchable propre aux chefs-d’œuvre. Jamais séquelles n’auront été autant attendues, scrutées, décortiquées, parfois malmenées par la critique, mais jamais snobées par le public. D’un premier opus révolutionnaire à un troisième épisode sorti du cerveau d’un maître, la franchise s’est épaissie en l’espace de treize ans. Et alors qu’on pensait l’immonde et fascinante reine réduite en cendres, la Fox en a décidé autrement en confiant sa résurrection au magicien français Jean-Pierre Jeunet (Delicatessen, La cité des enfants perdus, Amélie Poulain).

Difficile de passer après Ridley Scott, James Cameron et David Finsher. Difficile de redonner un souffle à Ripley sans risquer de prendre les allures grossières d’un volet commercial dépourvu de sens et d’identité, seulement fait pour amasser toujours plus d’argent. Il fallait du courage, des convictions et un vrai projet pour relever le défi. Renoncer à son orgueil pour oser affronter ceux qui attendent au tournant, à l’affût de la faille et de l’erreur, et pas seulement de casting.

Deux cents ans se sont écoulés depuis le suicide flamboyant du lieutenant Ellen Ripley (Sigourney Weaver) sur Fiorina 16. À bord de la station Auriga, une équipe militaro-scientifique chapotée par deux généticiens, les docteurs Mason Wren (J.E. Freeman) et Jonathan Gediman (Brad Dourif), ont entrepris de la cloner pour récupérer l’alien qu’elle « couvait », évidemment reine. Ripley n’est plus du tout la même, elle est connectée au prédateur, mais ignore cependant ce qui se trame : un élevage d’aliens. Le vaisseau Betty accoste alors avec sa cargaison d’humains endormis, destinés à servir d’hôtes, et un équipage fleuri. C’est ainsi que Call (Winona Ryder) pénètre dans Auriga. Androïde dissimulé sous l’apparence d’une jeune et jolie garçonne, elle a pour mission de procéder à la destruction totale des aliens. Évidemment l’expérience scientifique va basculer et le film de la suivre dans l’horreur.

Que pouvait-on attendre de la Résurrection ? Un mauvais slasher au mieux, un film hollywoodien au pire. C’était compter sans la persévérance de Jeunet qui a réussi a imposer quelques-uns de ses acteurs fétiches comme Dominique Pinon ou Ron Perlman, Pitof pour les effets spéciaux et son directeur de la photographie, le génie Darius Khondji. Cet Alien-là est sans aucun doute le plus esthétique de la saga. On y retrouve l’affection de Pitof pour les verts un peu glauques et les tons sombres, souci artistique qui tranche superbement avec le scénario somme toute assez basique et prévisible de Josh Whedon, le créateur de Buffy contre les vampires.

Les grandes figures des trois premiers films reviennent : l’androïde, le savant fou, les marginaux, on assiste bel et bien à une résurrection. Ce quatrième épisode sonne finalement comme un hommage à la franchise. Bien sûr, le réalisateur a apporté ses modifications, il est bel et bien question de génétique. L’Alien s’humanise et la femme s’aliénise, et Sigourney Weaver de livrer une interprétation magnifique, une fois de plus. Elle forme un duo exceptionnel avec Johner (Ron Perlman), dont le côté bad boy est peut-être un peu navrant. Voilà bien l’un des seuls défauts du film, des personnages stéréotypés et manquant d’une certaine épaisseur.

En revanche, il n’y a rien à redire au niveau du rythme. On oscille entre contemplation poétique et action pure, mais la tension ne baisse pas, jusqu’à un final immensément et étonnamment triste. Après avoir détesté ces ignobles créatures dans les trois précédents films, on en vient presque à éprouver une forme de pitié pour le dernier-né, un monstre humain tellement expressif. Voilà un des autres partis pris de Résurrection, exprimer les sentiments de cette nouvelle race d’aliens. Mais que personne ne se méprenne, l’horreur et la terreur ne manquent pas, génétiquement manipulées, les bêtes font davantage preuve d’intelligence.

Si Résurrection ne fait pas l’unanimité auprès des fans, il n’en reste pas moins une œuvre dont la puissance esthétique est plus que louable. Le film de Jeunet s’inscrit parfaitement dans la saga et la clôt dignement.

Par Adèle

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