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Aliens : Le retour

Affiche du film "Aliens : Le retour"

© 1986 Twentieth Century Fox Film Corporation − Tous droits réservés.

Après le succès mondial du phénoménal Alien de Ridley Scott lors de sa sortie en 1979, il était difficile d’imaginer qu’une suite ne serait pas mise en chantier. Et c’est James Cameron qui prend la succession de la réalisation accompagné des scénaristes Gale Ann Hurd, Walter Hill, promettant ainsi une direction différente par rapport au film original. Mais Sigourney Weaver refuse d’abord de rempiler pour une suite. Puis, impressionnée par le travail d’écriture de Cameron, elle finit par accepter.

Cameron veut visiblement se détacher du film original en se réappropriant non seulement l’histoire mais en plus ce qui faisait l’essence même du métrage : les Monstres. En effet, le réalisateur d’Avatar redessinera presque intégralement les créatures jusqu’à en créer une nouvelle : la fameuse Reine du dernier acte qui entrera dans les annales de la science-fiction. Et comme le titre l’indique, les Aliens sont désormais plus nombreux et grâce à Cameron, on en apprend plus sur leurs lieux de vie mais surtout leur hiérarchie gardant comme référence le monde des insectes. C’est par ce biais qu’il va tenter d’exliquer quelques éléments du premier épisode avec cette couveuse immense.

Justement, le thème de la maternité, extrapolation du thème de la force de la féminité de Alien, est au centre du film de Cameron avec notamment la relation entre Ripley et Newt, la petite fille retrouvée sur L6 426 ( et la scène du jardin avec la propre fille de Ripley dans le Director’s cut ). Cet attachement particulier donne à Ripley la motivation et la hargne nécessaire pour battre de tels montres et surtout d’affronter le Boss de fin de niveau : la Reine. Climax féministe logique faisant suite à la surenchère de tout le film, la dernière demie-heure de Aliens mérite à elle toute seule le détour : la bataille n’est même plus due à l’instinct de survie mais à la protection de sa progéniture.

La Patte de Cameron est incontestable dans les premières secondes de Aliens, le retour : même sa manière de filmer les vaisseaux dans l’espace est particulière ( et ferait référence à Kubrick selon certains ). On la remarque également dans certains éléments visuels ( le rayon Bleu du début du film rappelant Abyss ).

Mais il choisit surtout de prendre tout le monde à contre-pied en changeant le style de son film qui ne sera plus vraiment de la science-fiction mais une véritable ode au film d’action /guerre comme le dit si bien la tagline de l’affiche originale ” This time, it’s War ! “. Plus question de suspense ou de terreur, ici on fait dans l’efficacité, et Cameron n’a pas peur d’en faire de trop. Notamment avec toute une galerie de personnages bien stéréotypés qu’on découvre après un hypersommeil avec un réveil tout à fait différent de celui de Alien : ici nous avons un commandant qui gueule sur tout le monde, des vannes qui pleuvent et de gros engins bien chargés. Pour la subtilité, vous repasserez. D’ailleurs, pour coller parfaitement aux personnages, à l’exception de Michael Biehn, arrivé tardivement sur le film, les interprètes de l’escadron de marines ont du suivre un stage commando de deux semaines auprès des S.A.S. Pour préparer leur rôle, ils ont également dû lire le roman… Starship Troopers.
Ripley est maintenant au centre du film et elle se construit peu à peu comme une survivante qui n’a plus peur de rien. Les hommes ne servent plus à grand chose : ils sont soit stupides, soit corrompus, soit blessés, soit Androïdes.

Aliens, le retour est une évolution inatendue et spectaculaire du mythe créé par Ridley Scott : en misant moins sur l’horreur que sur l’action, Cameron signe une suite sans concessions avec de vraies scènes cultes qui ont marqué à tout jamais le cinéma mondial. Pour cela, le réalisateur n’a pas lésiné sur les scènes d’actions et les effets spéciaux, laissant peut être de côté son scénario et la crédibilité de ses personnages. Alien marquait par son atmosphère, Aliens marque par son efficacité.

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