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Annabelle 2 : La Création du Mal

Affiche du film "Annabelle 2 : La Création du Mal"

© 2017 Atomic Monster − Tous droits réservés.

Annabelle (John R. Leonetti, 2014) premier du nom avait laissé le public comme les critiques dans la déception. Heureusement, cette suite s’affranchit totalement de l’univers étendu Conjuring d’où elle est tirée pour nous livrer une origin-story intéressante.

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Le film est réalisé par David F. Sandberg qui signe ici son deuxième long-métrage après Dans le noir (Lights Out, 2016). Retour dans le passé pour cet opus et l’ouverture se fait sur la conception de la poupée suivi de l’accident mortel de la petite fille nommé Annabelle. Une séquence pré générique qui donne le ton du film. Des plans biens cadrés, un montage cut et une ambiance aride. Suite à cette ouverture efficace, nous retrouvons les parents de la défunte Annabelle, Samuel et Esther Mullins, douze ans plus tard. Ils ouvrent leur maison à une religieuse et des orphelines qui vont découvrir le terrible secret du couple.

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Sur ce pitch simple, Sandberg arrive à créer la tension. Il reprend les code instaurés par la franchise Conjuring et qu’il connaît bien (jump-sacres, jeux de lumières et autres techniques de fantastique herméneutique qui ne coûtent pas cher à produire). Avec un décor quasi-unique, la demeure des Mullins et ses alentours, et un budget de 15 millions de dollars (le premier film n’avait coûté que 6,5), Sandberg bénéficie d’un certain confort qui lui permet de s’attarder à créer un espace logique et à développer ses personnages.

© 2017 Atomic Monster − Tous droits réservés.

Nombre de ces personnages sont d’ailleurs intéressants du fait qu’ils sont « cassés » physiquement à l’image d’une poupée. Nous pensons par exemple à la jeune fille en fauteuil ou à Esther Mullins qui une fois défigurée porte un masque de style porcelaine sur le visage (à la manière du Fantôme de l’Opéra). L’une des idées intéressantes est le fait de laisser la poupée statique pour ne pas sombrer dans des effets qui peuvent vite tomber à plat. En effet, il semble que pour la mise en scène la poupée est plus un alibi qu’une fin en soit. Les démons apparaissent ou prennent possession des vivants mais la poupée en ait qu’un vecteur immobile.

© 2017 Atomic Monster − Tous droits réservés.

Démultiplier les personnages de petites filles dans cette maison décor de la perte d’une enfant rend la confrontation qui est l’objet du film intéressante. La scène de nuit autour du puits (apparaissant d’ailleurs sur certaines affiches) reste un vrai temps fort ; la séquence finale peut à ce titre paraître décevante puisqu’elle ne répond peut-être pas à toutes nos attentes/nos questions. L’épilogue raccordant sur le personnage de Mia Form (Annabelle Wallis, héroïne du premier Annabelle) n’était pas nécessaire non plus mais est forcement un ligne forte d’un cahier des charges bien établi.

Vous l’aurez compris David F. Sandberg tire son épingle du jeu avec ce projet qui pouvait paraître difficile. Il rend à nouveau intéressante la poupée mascotte de l’univers Conjuring. Un métrage qui n’a rien de révolutionnaire mais qui nous fait passer plus de cent minutes à scruter les zones d’ombre du cadre, ces zones d’ombre où il peut y avoir tout ou rien… mais surtout notre imaginaire.

Par Pierrick Lafond

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