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Antropophagus

Affiche du film "Antropophagus"

© 1980 Filmirage − Tous droits réservés.

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ANTROPOPHAGOUS  c’est avant tout une chouette affiche, qui annonce moult joyeusetés gores décomplexées typiques des années 70/80.  Et quand on sait que c’est réalisé par Joe d’Amato, artisan stakhanoviste d’un cinéma un peu fauché et racoleur, dont la carrière navigue entre porno et série Z d’horreur, alors on se dit qu’on va se faire un trip dans le cinéma d’exploitation déviant. Autant être honnête, pas vraiment.

Un couple se balade sur une plage déserte. Elle va se baigner seule, il reste à bronzer avec un casque sur les oreilles. Mauvaise idée. Puisque quelqu’un va noyer la jeune fille et planter un hachoir dans la tronche de son petit copain. Fin de l’introduction. On se dit que ça commence pas mal dans le genre slasher 70’s même si la qualité de l’image fait penser à un téléfilm cheap. Mais les choses vont vite se gâter…

On s’attache ensuite à un groupe d’amis qui prend le bateau pour se rendre sur une île grecque presque déserte. Traversée interminable d’un tunnel de dialogues inintéressants et mal filmés. Ils arrivent enfin sur l’île. On comprend que le tueur dont on ne connait pas encore l’identité rôde autour de leur point de destination. C’est sympa de rôder, mais si seulement  il avait la bonne idée de passer à l’action plus rapidement. Car on assiste de nouveau à de longues minutes où il ne passe pas grand-chose. Les amis découvrent un corps, se demandent  pourquoi l’île est déserte, et rencontrent une jeune fille qui les met en garde… Mais ils vont quand même rester sur l’île… en laissant leur amie enceinte seule sur le bateau… qui du coup va se faire enlever par le tueur… Bref, à ce moment-là on a compris qu’on nage en plein nanar.

Alors pourquoi Antropophagous bénéficie-t-il d’un statut de film culte et d’une interdiction de diffusion en Angleterre ? A cause des deux scènes choc qui viendront briser l’ennui profond qui s’est emparé de nous depuis un bon moment déjà.  Mais pour y avoir droit il faut encore se farcir quarante minutes de scènes mal éclairées et de dialogues débiles mal récités par des acteurs à l’amateurisme impressionnant. Venons-en au fait (donc attention, spoiler !), notre tueur au background de cannibale assez malsain, il a dû manger sa famille pour survivre et ça l’a rendu fou (sans déconner), est pris d’une faim terrible et va coup sur coup engloutir un fœtus arrachée à la femme enceinte puis gouter à ses propres entrailles suite à un coup de pioche à l’estomac. C’est plutôt répugnant sur le papier mais toujours très mal filmé, sans qu’aucune sensation de peur nous envahisse vraiment, à la rigueur un relent de dégout teinté de naphtaline vu la pauvreté de la mise en scène.

On est loin du choc que l’on pouvait espérer, et seuls les plus nostalgiques et/ou indulgents des cinéphiles apprécieront cette œuvre dans son intégralité.

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