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Belenggu

Affiche du film "Belenggu"

© 2013 − Tous droits réservés.

Belenggu, le dernier film de la réalisatrice indonésienne Upi Avianto, avait attisé notre curiosité avec un trailer assez WTF balancé sur le net il y a quelques mois, et qui révélait notamment un lapin géant plutôt intriguant… Film complètement barré ? Pépite de l’Etrange Festival ? La déception s’est révélée être à la hauteur de l’attente suscitée par le film…

Elang, barman solitaire, est hanté par des cauchemars violents qui mettent en scène un homme déguisé en lapin géant, sa jolie voisine ainsi que sa petite fille, et une mystérieuse inconnue… En parallèle, un tueur en série terrorise la ville, qui sombre dans la paranoïa. Elang finit par rencontrer l’inconnue de ses rêves et quand celle-ci lui demande de lui venir en aide et de venger l’affront que lui ont fait subir trois hommes, celui-ci n’hésite pas…

Quelque part (mais assez loin, au final) entre David Lynch et Donnie Darko, des influences que la réalisatrice indonésienne ne renie pas, bien au contraire, le film ne commence pas si mal. Le début de Belenggu installe une atmosphère lourde et pesante, mystérieuse. Flashbacks ? Hallucinations ? A l’instar du personnage d’Elang, le spectateur a du mal à distinguer ce qui appartient au rêve et à la réalité… Le film nous balade un moment de scènes oniriques dans un théâtre (qui rappelle fortement Mulholland Drive) ou dans la voiture d’une belle inconnue en scènes cauchemardesques où apparait le lapin géant ou encore cette vieille femme aux allures de sorcière…

Mais dès lors que le film commence à donner quelques clés pour la lecture de l’intrigue, il perd tout son intérêt. Tirant en longueur, l’enquête policière se révèle être des plus classiques et sans grand intérêt. Enchaînant les poncifs, avec une lenteur exaspérante de surcroît, Belenggu prend son temps pour nous emmener vers un twist final que la plupart des spectateurs (pour ceux qui sont encore éveillés – mon voisin ronflait littéralement au bout de 15 minutes) avaient pu deviner depuis un bon moment…

Le jeu de l’acteur principal, Abimana Aryasatya, n’arrange rien. Avec environ deux expressions à son actif, celui-ci alterne entre un regard vide et perdu, qui colle plutôt avec l’état psychique de son personnage, et un sur-jeu caricatural dans son interprétation de la terreur avec un combo tremblements frénétiques et yeux exorbités des plus énervants…


La photographie et la mise en scène soignées ne servent finalement que de cache-misère à ce scénario convenu et déjà vu et revu. Le début du film, très (trop ?) référencé ne tient en rien ses promesses et nous plonge dans un thriller psychologique bien trop long, trop prévisible, et absolument pas subtil.

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