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Bereavement

Affiche du film "Bereavement"

© 2010 − Tous droits réservés.

En 1989, un garçon de 6 ans, Martin Bristoll, a été enlevé  dans son jardin à Minersville, Pennsylvanie. Pendant cinq ans, personne ne sait où se trouve Martin, jusqu’à ce qu’une fille de 17 ans, Allison Miller, vienne vivre chez son oncle, Jonathan (Michael Biehn). Alors qu’elle explore son nouvel environnement, elle découvre des choses qui clochent dans la ferme qui se trouve près de sa nouvelle maison…

Malevolence est un slasher inconnu du grand public sorti en 2004 en direct to Dvd aux Etats-Unis. Depuis le temps, il s’est pourtant forgé une petite réputation parmi les fans du genre qui n’ont pas hésité à le ranger au niveau des slashers cultes comme Halloween ( oui ils s’emballent un peu aux U.S ).

En 2010, une suite est offerte au film, ou plutôt une préquelle, lui permettant peut être d’obtenir la renommée qu’il n’a pas eu lors de sa sortie. Le titre est toujours imprononçable ( Bereavement ) mais dès le début,  les images et la bande-annonce ont montré que le metteur en scène Stevan Mena avait évolué depuis son premier film et que l’exigence était devenue pour lui un critère de plus dans ce travail de réalisation.

Car malgré un budget restreint, cette production indépendante met tout ce qu’elle peut sur la mise en scène avec notamment des cadrages et des plans tout simplement sublimes, une lumière toujours maitrisée. Mena a aussi fourni pour sa saga ( puisqu’il est question d’un 3ème film ) un travail d’écriture remarquable et il ne fait pas de Bereavement une simple préquelle propice à expliquer naïvement les origines de son tueur : il s’agit en réalité d’un film à part entière qui se suffit à lui même tant les assises sont précises. Ne serait-ce que géographiquement et au niveau des personnages, la précision étonne et on se retrouve surpris face à ce film qui transpire la passion du cinéma et surtout du slasher en général.

En effet, il intègre à ce qu’on pense être un film d’horreur le plus basique du monde ( un slasher quoi ) des données familliales et dramatiques si profondes et complexes que ce sont elles qui donnent à Bereavement toute sa saveur car celles-ci sont confrontées aux instants de terreur parfois gores mais qui prennent alors tout leur sens.

Mais là encore, Mena ne se contente pas de faire un film hommage et même si on pense incontestablement à Massacre à la tronçonneuse et Halloween, l’atmosphère toxique du métrage amène le spectateur à d’autres formes de questionnements, ce qui le démarque des slashers habituels. Et c’est essentiellement grâce à sa touche philosophique que le réalisateur parvient à se différencier : l’éducation d’un enfant différent, l’inné, l’aquis, le deuil : autant de thèmes riches cristallisés dans cette histoire pourtant très sanglante. Et c’est en mettant en parallèle le parcours d’une adolescente de 17 ans en plein deuil et l’apprentissage quelque peu original que cet enfant vit depuis des années que le film joue sur une dualité plus qu’intéressante dans le cinéma de genre. Tout ce parti pris narratif rend le métrage très sombre et même fataliste dénué de tout espoir.

Mais tout est loin d’être parfait, notamment à cause du personnage du tueur dont, parti pris du réalisateur, on n’explique jamais la raison de ses actes ni même clairement son histoire. L’unique indice quant à sa folie étant ces têtes de buffles parsemées ça et là sur sa propriété et qui semblent tour à tour le fasciner et l’épouvanter. Le charisme de ce bad guy qui n’en est pas vraiment un s’en retrouve donc un peu amoindri. Les autres personnages sont eux, parfaitement réussis avec une actrice principale au charme fou mais surtout Michael Biehn qui là encore prouve son immense talent d’acteur dans un rôle certes secondaire mais qui transpire de vérité et de sincérité.

Véritable petite perle inclassable, Bereavement n’est pas une partie de plaisir : parfois long, parfois difficile, le métrage se vit pourtant comme une expérience spécifique. On pardonne alors les quelques points noir du film de Stevan Mena pour n’en retenir que sa conclusion : une fable nihiliste sur la condition humaine transcendée par l’horreur.

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