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Confession d’un cannibale

Affiche du film "Confession d'un cannibale"

© 2006 Atlantic Streamline − Tous droits réservés.

Armin Meiwes tuant puis dévorant un homme rencontré sur Internet… Qui ne se souvient pas de ce fait divers survenu en Allemagne en 2001? Il avait publié plusieurs annonces sur Internet, dans lesquelles il déclarait rechercher un homme voulant être mangé. Cette annonce était tout à fait sérieuse et avait reçu un grand nombre de réponses. Bernd Jürgen Armando Brandes faisait partie de ceux-là, c’était un ingénieur berlinois de 43 ans. La rencontre entre les deux hommes eut lieu au domicile d’Armin Meiwes en Mars 2001. Après avoir eu des rapports sexuels, ils avaient décidé d’un commun accord de sectionner le pénis de Bernd Jürgen Armando Brandes. Ils l’ont alors cuisiné et mangé ensemble. Toute la scène, qui a duré plus de 9 heures, a été enregistrée.

Une fois le repas terminé, toujours avec l’accord de son hôte, Armin Meiwes l’a tué de plusieurs coups de couteau à la gorge. Dans sa cave, il l’étripe et découpe plusieurs morceaux de chair, dont il gardera certains au congélateur pour les manger plus tard. Sur ce point il déclare : « Je l’ai pendu par les pieds, éviscéré. J’ai découpé quelques 30 kilos de viande, les meilleurs morceaux ont été conservés dans mon congélateur ». Le 10 décembre 2002, alors qu’il recherche, tout comme la première fois, une seconde victime consentante, il est arrêté par la police, après qu’un étudiant ait alerté les autorités. La police trouva à son domicile plusieurs sacs de viande humaine, il passa alors aux aveux. Armin Meiwes déclara regretter son geste, mais garder tout de même un « bon » souvenir du repas.

Cette histoire vraie d’un cannibale qui dévora un compatriote consentant est ici racontée du point de vue de Katie, une étudiante fascinée par le cannibalisme. Mais cette manière inventive de mener l’intrigue ne fonctionne pas : en somme c’est le traitement trop intéressé par la psychologie des personnages qui pêche. Le réalisateur se contente de nous faire revivre l’évènement en montant en parallèle l’histoire du tueur, celle de sa victime et en plus celle de cette jeune fille. Le dernier point de vue sape tout simplement le travail de reconstruction et la chronologie du meurtre en saccadant l’intrigue : on n’accroche pas du tout à ce personnage qui nous parle constamment à l’aide d’une voix off poussive (« Il me faut cette cassette filmée », « je me sentais attirée par cette histoire », « je n’arrive plus à dormir » ). Navrant.

Finalement ceux qui attendaient un film d’horreur moderne vont être déçus, pourtant la mise en scène est sobre et refuse de tomber dans le craspec nauséabond. Reste que le film se regarde et on en vient quand même à avoir mal à l’estomac devant la dernière scène, preuve de son efficacité. En revanche certains pourront trouver très ennuyeux ce parti pris de s’intéresser d’avantage au personnage de l’étudiante plutôt qu’au récit : dans ce cas le film sera alors pour eux un calvaire.

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