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Dead zone

Affiche du film "Dead zone"

© 1983 Paramount − Tous droits réservés.

Neuvième film du génial réalisateur canadien David Cronenberg et adaptation du roman de Stephen King, “Dead Zone” raconte l’histoire de Johnny Smith qui, suite à un accident, se découvre des pouvoirs médiumniques, il peut ainsi voir le passé et le futur d’une personne en la touchant. Fidèle adaptation du livre de King, ce film n’est pas un film d’horreur habituel comme sait le faire Cronenberg mais un film fantastique très intimiste, essentiellement dramatique, avec un héros interprété par un excellent Christopher Walken, qui se retrouve de plus en plus seul tout au long du film, perdant tous ses repères, évoluant dans un monde qui a continué à avancer sans lui depuis son accident, à l’image de son ex-fiancée qui s’est remariée et a eu un enfant.

© 1983 Paramount − Tous droits réservés.

Habillement mis en scène par Cronenberg, le long-métrage met aussi en avant l’opposition bien/mal qui est un élément récurrent dans les oeuvres de Stephen King mais sans les acteurs, qui sont pleinement investis, le film ne serait pas ce qu’il est. Le bien est incarné par Johnny qui est un martyr envoyé par Dieu sur terre afin d’aider le monde, le mal a pour visage Greg Stillson, joué par Martin Sheen en politicien véreux totalement investi et convaincant, qui, s’il devient président des Etats-Unis, détruira la terre entière avec l’arme nucléaire. D’ailleurs lors de leur première rencontre, Smith ne serrera pas directement la main de Stillson, comme pour dire que c’est cette relation qui allait nous intéresser le restant du film.

© 1983 Paramount − Tous droits réservés.

Les autres acteurs sont tout aussi bons et concernés par leurs personnages, signe d’un réalisateur qui sait ce qu’il attend de ses comédiens. Ici le fantastique sert complètement le message central du film et l’horreur dans laquelle nous sommes plongés n’est pas celle qui nous fait bondir de notre siège mais une horreur plus secrète plus morale, qui nous fera nous poser beaucoup de questions à la fin. La mise en scène sobre et glaçante à l’image de l’hiver qui frappe la ville de Castle Rock, offre au film une certaine pureté renforçant le côté presque divin du héros principal. La musique est présente quand il le faut, inquiétante ou minimaliste, elle accompagne parfaitement le récit.

© 1983 Paramount − Tous droits réservés.

Réaliste malgré le sujet, Cronenberg livre là un film sans prétention mais très profond et qui porte une histoire qu’il aime, à savoir un corps en mutation – ici le pouvoir qui détruit le corps – et une histoire d’amour tragique. Tragique aussi le destin du personnage principal qui, pris par un dilemme moral, devra faire un choix même si pour cela il devra se sacrifier. Dénouement final qui conclut parfaitement le long métrage, le message est sans équivoque, clair, simple, il nous laisse avec des questions plein la tête mais aussi une certitude, celle d’avoir vu un excellent film.

Par Clément GAUGUE

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