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Der Samurai

Affiche du film "Der Samurai"

© 2014 Deutsche Film- und Fernsehakademie Berlin (DFFB) − Tous droits réservés.

Jakob, jeune policier collet-monté, mène une vie terne dans l’Allemagne rurale. Un soir, il croise la route d’un travesti charismatique qui, armé d’un katana japonais, cultive un goût prononcé pour la décapitation. Jakob part alors à la recherche de ce samouraï fou, dans une course poursuite où s’installe une attirance réciproque.

Vendu comme un OFNI ( object filmique non identifié ), cette production allemande traîne derrière elle une petite réputation de film WTF qui a fait le tour des festivals fantastiques (Mauvais genre, Etrange Festival, FEFFS …). Pourtant Der Samuraï met en image un thème bien connu du cinéma : celui du double, tout en l’enrichissant d’une modernité étonnante.
Notre héros, Jacob, un flic bien discipliné et soumis n’a pas l’air de s’éclater dans la vie : le jour, il tente de faire régner l’ordre dans une ville déprimante, et la nuit, il joue aux cartes avec sa grand mère. Jusqu’au jour où débarque ce Samuraï étrange. Cette rencontre va être une véritable révélation pour lui : cette attirance qu’il n’attendait va enfin donner un sens à sa vie.

Moins excentrique qu’on aurait pu croire, le métrage s’avère être une métaphore un peu folle d’un homme perdu qui découvre sa vraie nature (la taille du katana, on doit vous expliquer ou vous avez compris ?). Cet être original “Der Samouraï” est un antagoniste comme on les aime, torturé et provocateur, il est même libre au point de tuer. Son unique obsession est Jakob. Il instaure à la fois un jeu de séduction et de répulsion jusqu’à pousser son adversaire à réveiller son côté sauvage pour enfin s’assumer tel qu’il est.

“L’homme est un loup pour l’homme”

Ce jeu de miroir étrange et fascinant arrive à nous captiver, nous sommes nous aussi interloqués par ce flic qui ne semble pas saisir ce que tout le monde a compris depuis la première scène de rencontre entre les deux personnages. Même si le réalisateur s’égare parfois dans ses idées un peu trop barges ( la fin ! ), celles-ci sont toujours accrochées au sous-texte particulièrement riche et elles servent au final très bien le propos.

Der Samuraï est donc une véritable surprise assez bizarre mais plutôt attachante dans sa révélation, et surtout, dans ce duo de personnages qui se cherchent l’un et l’autre. Un conte onirique, fondamentalement métaphorique avec une esthétique sombre assumée.

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