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Dolls Les Poupées

Affiche du film "Dolls Les Poupées"

© 1987 − Tous droits réservés.

Stuart Gordon est un réalisateur un peu foufou qui a commencé à faire ses armes au milieu des années 80. Il est surtout connu pour son premier film, Re-Animator, sorti en 1985. On a pu alors découvrir un cinéaste passionné par Lovecraft et les expérimentations organiques ou visuelles à la manière d’un Cronenberg de l’époque. Après ce premier film, le public a injustement délaissé Stuart Gordon alors que la plupart de sa filmographie est toute aussi intéressante. On aimerait donc revenir sur l’un de ses films : il s’agit de Dolls (Les Poupées pour les franchouillards), sorti en 1987, oeuvre assez surprenante et très représentative de son époque. Le film raconte simplement l’arrivée d’une petite famille au sein d’une vieille maison regorgeant de poupées.

Le générique donne d’emblée le ton question ambiance, une petite musique très douce qui met mal à l’aise, une tête de poupée bien flippante à chaque nom d’acteur qui s’affiche et tout ça sur fond noir. Ca commence bien ! Dès ces premiers éléments, on peut s’attendre à un film assez malsain. Alors oui, le crado est un des aspects du film mais ce n’est pas du tout celui qui est le plus mis en avant. Car si Dolls reste un film d’horreur, il possède également une grande part de poésie et de nostalgie. Par le biais du personnage de l’enfant, Gordon s’offre des moments vraiment à part dans son film : comme lorsque la petite s’imagine que son ours en peluche devient géant et déchiquette son père et sa belle-mère (qu’elle déteste) ou encore les nombreux discours de personnages adultes se remémorant les joies de l’enfance et l’univers des jouets. Ces éléments donnent une autre dimension au film, celle du fantastique, entre ceux qui croient et ceux qui ne croient pas. Dolls est également parsemé d’un humour bienvenu qui appuie le ton léger déjà amené par la poésie. Le final allie d’ailleurs cette dernière avec un générique maniant habilement l’humour noir.

Parlons maintenant de l’ambiance visuelle du film, car comme on vous l’a dit plus haut, Stuart Gordon aime expérimenter de nouvelles techniques dans ses œuvres. Ici le concept est simple, des poupées qui bougent, qui d’ailleurs sont effrayantes (de quoi rendre fou de jalousie Chucky de Jeu D’Enfant, sorti pourtant l’année d’après). Mais on y voit aussi des êtres humains transformés en poupée (comme ci-dessus) ! Ajoutez à cela une petite dose d’hémoglobine bienvenue et vous obtenez un résultat plus que satisfaisant pour l’époque. Les scènes d’exécutions sont également excitantes, donnant soit dans la surenchère, soit agrémentées d’un humour noir appréciable. Bref, l’aspect “gore” est une vraie réussite de Dolls.

Le propos de base du métrage est plus que classique, voire même cliché. Une voiture en panne, une tempête, un vieux manoir, des acteurs plus ou moins mauvais. Mais cela est-il un défaut ? Pas vraiment : ça peut déranger pendant le premier quart d’heure mais le couple de vieillards qui tient le manoir et cet univers visuel nous permettent de nous immerger dans le film sans grande difficulté. Vous l’avez compris, un bon film d’horreur à l’ancienne ancré dans son époque. Une bonne alternative horrifique à Toy Story !

Benjamin G.

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