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Evil Dead (2013)

Affiche du film "Evil Dead"

© 2013 TriStar Pictures − Tous droits réservés.

Remake très attendu suite à une succession de trailers électrisants, la version 2013 d’Evil Dead ne déçoit pas et l’intention initiale de Sam Raimi pour ce projet est parfaitement tenue. Au regard du premier film et si l’on dépasse le filtre déformant de la nostalgie, le remake se voit comme une modernisation réussie et bénéficiant entre autres d’effets spéciaux que les budgets et techniques de l’époque ne permettaient pas.

Lire un livre maudit : on s’occupe comme on peu à la campagne…

Alors, simple mise à jour plus friquée de l’original ? Pas vraiment, le film évite l’écueil du remake en forme de décalque intégral, le charme brut et vintage de l’original en moins. Fede Alvarez, réalisateur mais aussi scénariste du film, y apporte plusieurs nouveautés appréciables, réussissant en partie à en faire un épisode à part entière dans la saga. Concernant le pitch de départ, fini le cliché des « 5 jeunes partant faire la fête dans une maison paumée », complètement moqué par La Cabane Dans Les Bois en 2012. Ici, nos 5 jeunes s’enferment dans la maison maudite pour des raisons graves. Finie la rigolade, il faut aider une amie junkie à décrocher de la drogue. L’histoire profite d’ailleurs un temps de cette nouvelle base pour jeter le trouble : Mia est-elle vraiment possédée ou délire t’elle juste à cause du manque ? S’ajoute également à la trame une relation frère/sœur inédite et conflictuelle, épaississant un peu les personnages. Un apport soutenu par un casting honorable, la production n’ayant heureusement pas fait l’erreur de chercher le nouveau Bruce Campbell, et le talent indéniable de certains – Jane Levy et Lou Taylor Pucci – rattrape la relative transparence d’un Shiloh Fernandez.

Mia est une fille très proche de la nature

Pour le reste, le film reprend la plupart des moments forts de l’original, voire de la saga – un combat aquatique rappelle ainsi la scène du puits de l’Armée des Ténèbres – en y apportant quelques twists plus ou moins habiles. Parmi le moins réussi, certaines reprises, probablement demandées par le studio, comme la scène du viol ou quelques répliques démoniaques (“ta mère la pute aux enfers”, ce genre de trucs…), font un peu forcées et sonnent faux par rapport au reste du film. La connerie initiale du « livre terrifiant mais quand même lu à haute voix » est toujours présente, passage obligé sans lequel rien n’arriverait, mais, pour le reste, l’histoire est plutôt bien menée. Difficile par exemple de deviner quels vont être les survivants tant certains retournements sont inattendus. Le final s’éloigne d’ailleurs radicalement de l’original et la séquence d’ouverture se permet même d’élargir un peu l’horizon de la saga. Une direction qu’on espère voir marquée un peu plus dans la suite déjà en cours d’écriture.

Et les démons (ou Deadites pour les connaisseurs) dans tout ça ? Aidé par des effets spéciaux garantis sans CGI et complètement bluffants, Fede Alvarez met en scène des créatures impressionnantes aux looks d’écorchés justifiés par des blessures variées et auto-infligées. Ces nouveaux possédés, d’une brutalité hors du commun, vont martyriser très généreusement nos protagonistes lors de scènes qui feront probablement souffrir quelques spectateurs. Une direction “hardcore” assumée et portée par une réalisation de très bonne facture, participant grandement à l’intensité d’un film généreux en suspense et séquences flippantes. Car plus qu’un film simplement gore, ce Evil Dead est aussi un vrai bon film de trouille.

Parmi les réactions de l’Ecole des Fans de l’original, le “ces nuls ont remplacé les yeux blancs par des yeux jaunes !” m’aura bien fait rire

Le film de Fede Alvarez est donc une réussite du genre et casse un temps la malédiction des remakes pourris frappant Hollywood depuis une décennie (cela à l’exception de La Colline A Des Yeux). N’écoutez pas la mauvaise foi de certains blasés, pour tout fan de films d’horreur il serait dommage de passer à côté d’un tel film sur grand écran.

Critique par Alex B

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