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Evil Things

Affiche du film "Evil Things"

© 2009 − Tous droits réservés.

Le found-footage a ses adeptes et ses détracteurs comme il a son lot de bons et de mauvais films. S’il s’illustre très convenablement avec [Rec] ou Paranormal Activity, il peut aussi s’échouer lamentablement comme en témoignent The Baby ou encore plus récemment Catacombes. Un genre un peu casse-gueule, popularisé par The Blair Witch Project de Daniel Myrick et Eduardo Sánchez en 1999 et qui a ouvert la voie à une ribambelle de films usant un peu jusqu’à la corde le procédé de la caméra subjective.

Tout ceci étant dit, parlons d’Evil Things. Réalisé par Dominic Perez et sorti discrètement en 2009 lors de quelques festivals, il reste un film inédit et méconnu un peu partout.
S’il ne révolutionne certes pas le genre, il n’a pourtant pas à rougir face à des concurrents médiocres qui ont bénéficié d’une meilleure distribution et visibilité. Le pitch est simple : cinq jeunes partent fêter l’anniversaire de l’un deux dans une maison de campagne. D’abord traqués par un van au mystérieux conducteur durant leur trajet, ils vont ensuite être épiés et pris en chasse par un (des) mystérieux assaillant(s).

Dès les cinq premières minutes, la menace se manifeste sous la forme d’un van dont le passager n’est pas identifiable, ce qui bien entendu évoque Duel de Spielberg ou plus récemment Jeepers Creepers de Victor Salva. La suite du métrage ira dans le même sens, le danger dans Evil Things n’a pas de visage. Au risque de frustrer certains spectateurs à l’heure des [Rec] survitaminés et des Paranormal Activity toujours plus explicatifs, on revient ici à une forme « blair-witchienne » bienvenue : l’emploi de la suggestion et du hors champ qui devient présence…
Le marketing pré-festivals est d’ailleurs dans une logique assez analogue à celle de Myrick et Sánchez qui ont voulu nous faire croire à un fait réel : un DVD façon pièce à conviction du FBI est envoyé aux premiers spectateurs et le site officiel du film comporte des appels à témoins lancés par les familles des victimes.

Pour ceux qui seront réceptifs, Dominic Perez parvient à distiller une ambiance anxiogène qui va crescendo jusqu’à un final peut-être un peu trop expéditif.
Autre petit point noir que l’on retrouve régulièrement dans ce genre de films : les dialogues pour nous familiariser avec les personnages sont un peu trop présents et rarement indispensables.
Minimaliste dans ses effets, Evil Things ne sera bien évidemment pas du goût de tous. Si vous n’avez pas adhéré à The Blair Witch Project en plus d’avoir ressenti un ennui profond devant Paranormal Activity premier du nom, passez votre chemin. Pour les autres, ce home invasion façon Ils (Xavier Palud – 2006) devrait garantir de bons frissons pendant et après projection.

L’ensemble s’avère efficace et compte quelques idées bienvenues : à son climax, le film bascule du point de vue du tueur et un bruit étrange vraisemblablement emprunté à Predator avertit de sa présence… L’imagination du spectateur est mise à contribution et c’est finalement là l’un des ressorts les plus efficaces et essentiels d’un film d’épouvante réussi : quoi de plus effrayant que de ne pas distinguer le mal qui guette dans l’ombre, prêt à passer à l’offensive ?

Au final, Evil Things est un found-footage honnête qui n’a rien à envier à bon nombre de productions du même genre et qui, à défaut d’être novateur, parvient à susciter l’effroi. Et c’est déjà pas mal non ?

Critique par Sébastien Dm

TRAILER :

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