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Freddy contre Jason

Affiche du film "Freddy contre Jason"

© 2003 Yannix Technology Corporation − Tous droits réservés.

 

Le fameux crossover entre Freddy Krueger et Jason Voorhees a enfin vu le jour en 2003 après des années de combat entre la production et les scénaristes. Cette rencontre était  attendue par des millions de fans depui qu’ils étaient orphelins de héro de slashers dignes de ce nom. On débute en voyant que notre pauvre Freddy n’est pas content : la nouvelle génération de teenagers de sa chère Elm Street l’a oublié depuis belle lurette. Et si ces chèrs ados ne font plus de cauchemars, il ne peut s’extraire des rêves pour s’adonner à son passe temps favori : le charcutage d’ados débiles. Un passe temps qu’il partage avec un autre démastiqueur de gamins : Jason Voorhees. Freddy décide alors d’engager Jason (en se faisant passer pour sa môman) pour aller foutre les boules aux adolescents. Freddy pourra enfin revenir car les jeunes auront de nouveau peur. Mais voilà, Jason est un simple d’esprit qui ne sait faire qu’une chose : de la boucherie. Freddy se rend alors compte que si Jason tue tous les jeunes du quartier, il n’aura plus rien à se mettre sous la dent. Freddy va alors tout mettre en oeuvre pour stopper Jason…

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Avec un titre comme celui-ci ( rappelant Alien Vs Prédator ou ce genre d’affrontement ) on pouvait s’attendre à un film d’action bourrin rempli de second degré. Reprenant tous les codes de la série des Freddy, notamment où les personnages rêvent sans que le spectateur ne puisse deviner la diiférence entre le rêve et la réalité, le réalisateur du somptueux semble immédiatement plus attiré par le grand brûlé. Et c’est là que se situe la majeure partie de la réussite du film, rarement un slasher n’aura eu d’aussi beau éléments de décors et une lumière aussi travaillée.  Pour deux franchises qui n’avaient pas toujours donné de bons films, un traitement aussi soigné est rare. En n’hésitant pas à filmer des plaies béantes crachant des litres de sang, Ronnie Yu renoue avec une esthétique qui se faisait rare ces derniers temps. Ici, le réalisateur va droit à l’essentiel, à savoir une mise en scène macabre orchestrée de main de maître par un Freddy plus revanchard que jamais.

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Evidemment, pas de Freddy ou de VENDREDI 13 sans son lot d’adolescents fêtards et drogués. Ronny Yu ne les présente que sommairement, puisque eux aussi sortent tout droits d’un film d’horreur des années 80. Les scènes de meurtres quant à elles sont plutôt inventives( le premier meurtre de Jason !!! ), bien que parfois frustrantes car trop courtes (la rave-party interrompue par Jason aurait pu être beaucoup plus longue !.

Dans Freddy contre Jason, les scènes qui présentent Freddy le font avec moins d’inventivité que dans la série initiée par Craven, elles alternent avec d’autres mettant en scène Jason de façon assez brute mais mollassonne (en même temps, il est pas connu pour être rapide ! ). Durant une heure, le film n’est que ça, une sorte de compilation de moments sympathiquement gores, jamais angoissants, peu originaux, parfois beaux (la scène où Jason, en flammes attaque des jeunes au milieu d’un champ de maïs). Par bonheur, le moment arrive qui voit l’affrontement du duo infernal, dans laquelle le cinéaste se lâche dans la pleine démesure, transformant notamment Jason en boule de flipper balancée par Freddy dans une scène anthologique.

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Mais, dans cet épisode, le mythe de Jason  accouche d’un personnage plus humain et beaucoup plus touchant que le crétin brûlé. Dans une scène notamment, durant laquelle l’héroïne aperçoit  le calvaire de l’enfant, qui se révèle assez impressionnante. Au contraire, Freddy, dont le mythe a déjà été entièrement balisé par les précédents épisodes et la série télé , perd un peu de sa substance. Celui-ci, enchaînant les blagues médiocres et les “pétasse,” et se voit dépossédé du mystère qu’il avait encore dans les trois premiers épisodes. Il ne fait jamais peur, et accède plus que jamais au statut peu enviable de pantin. C’est dommage pour ce personnage formidable imaginé par Wes Craven, et du coup, on en vient à préférer ce gros balourd de Jason.

Il n’est donc pas surprenant de voir Freddy sur le devant de la scène durant de nombreux passages du film. Pourtant, ce n’est pas lui qui remporte les meilleurs passages du film. Ce serait plutôt Jason qui se taille la part du lion en nous gratifiant de quelques scènes d’anthologie ( la rave party ). Jason ne fait pas dans la dentelle et le sang coule à flot pour le plus grand plaisir des fans du “gros”. En fait, le grand “atout” de Jason est qu’il n’est pas très bavard, contrairement à son comparse aux griffes acérées. Freddy, c’est bien connu, est avide de l’humour noir mais ces pseudos blagues pourries tombent souvent à plat et on aurait préféré qu’il l’a ramène un peu moins.

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Freddy contre Jason est en fait un combat digne de Homère, survenant dans le dernier quart du film, au cours duquel Jason et Freddy n’y vont pas de main morte (pas de censure puisque qu’ils ne sont pas humains) nous faisant étalage de tout leur potentiel. Une confrontation se déroulant dans leurs univers respectifs dans leurs styles propres. Tout simplement jouissif et totalement fun ! On pardonne du coup les quelques défauts du film.

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