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Hell

Affiche du film "Hell"

© 2011 Paramount Pictures − Tous droits réservés.

Étonnamment, après des années passées à filmer l’apocalypse sous toutes ses formes, et souvent les plus débiles (Aliens nuls en informatique, climat déconneur, faux Godzilla ou bien menu XXL spécial Maya), Roland Emmerich s’est contenté du poste de producteur exécutif pour ce Hell, film intimiste qui aurait enfin pu lui donner l’occasion de filmer l’après catastrophe.

A la place c’est un certain Tim Fehlbaum qui s’occupe de mettre en scène cette énième variation du genre post-apo, niche filmique sujette à au moins autant de passages obligés et clichés que le film de zombies. Hell veut dire « lumineux » en allemand et le film présente le soleil comme grand responsable d’une catastrophe globale obligeant les populations survivantes à éviter tout contact avec des rayons brûlant littéralement l’image. Une jeune femme, sa petite sœur et deux hommes tentent de survivre à cette nouvelle donne dans un road trip à destination des montagnes où subsisteraient encore quelques sources d’eau.

Le film se voit comme La Route – référence criante dans certaines scènes – qui dévierait sur Massacre à la Tronçonneuse pour son dernier tiers, cela en laissant de côté les scènes sanglantes et en jouant plus sur le hors-champ pour une ambiance délétère du meilleur effet. Le film ne néglige cependant pas ses quelques pics de tension comme cette mémorable poursuite finale.

La direction artistique est soignée et rend crédible cet univers cramé par le soleil, du look des différents protagonistes, entre équipements occidentaux et accoutrements sub-sahariens, aux différents lieux traversés par les personnages. On regrettera cependant le fossé esthétique séparant les scènes de jours et celles se déroulant dans l’obscurité, ces dernières recourant systématiquement à l’effet « nuit américaine » pour un rendu assez cheap.

Restent aussi les protagonistes, aspect du film assez intéressant grâce à un développement habile des relations nouées au sein du petit groupe, les questionnements moraux quant à la survie (et les priorités en découlant) de chacun étant bien amenés. Le comportement des « ennemis » finit aussi, au détour de certaines scènes, par devenir presque compréhensible, envisageable… Une ambiguïté sur laquelle le film joue de manière déstabilisante via un personnage féminin qui n’a rien d’une émule de la famille de Leatherface.

Malgré ses grosses ficelles scénaristiques, les protagonistes semblant parfois tout faire pour se mettre en danger (se séparer, laisser la voiture portes non verrouillées…) et quelques maladresses, Hell est donc un divertissement très honorable et faisait figure de bonne surprise au sein de l’édition 2012 du Festival de Gérardmer.

Critique par Alex B

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