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Instinct de survie

Affiche du film "Instinct de survie"

© 2016 Columbia Pictures − Tous droits réservés.

Une plage déserte, paradisiaque et dont le nom restera un mystère durant tout le film. Une idée de base qui rappelle vaguement le mythe entourant « La Plage » de Danny Boyle sauf qu’ici Blake Lively venue chercher un instant de solitude pour renouer avec les fantômes de son passé, va risquer sa vie pour ne pas finir entre les mâchoires d’un requin enragé.

© 2016 Columbia Pictures − Tous droits réservés.

Tout commence avec une scène d’ouverture fortement contrastée : sur une plage magnifique et relaxante, un enfant découvrira une caméra contenant des images terrifiantes d’un homme en proie à un requin. Après cette ouverture choc, toute la première partie du film se fait dans un visuel clair et lissé, un peu comme à travers un filtre Instagram aux lueurs californiennes. On pourrait vite se croire dans une pub pour une agence de tourisme vantant la beauté des plages mexicaines. Mais ce style doux va très vite s’effacer pour laisser place à la violence d’un énorme squale rôdant autour d’une carcasse de baleine dont les surfeurs semblent être son plat favori. La bête est impressionnante, un visuel parfois convaincant (notamment lorsqu’on aperçoit sa silhouette à travers les vagues) mais dont la plupart des plans détaillés de l’animal laissent un arrière-goût de maquette plastifiée, plus proche du jouet pour le bain que du requin en chair et en os. Il n’empêche qu’on se laisse vite prendre au jeu, le rythme haletant du film est efficace, on retient sa respiration, on craint les attaques du requin, bref on est dedans.

© 2016 Columbia Pictures − Tous droits réservés.

Très vite on s’imagine bloqué sur ce rocher avec Lively dont la seule compagnie est cette mouette blessée qui n’est pas sans rappeler un certain Wilson de « Seul au Monde ». La mouette devient un personnage à part entière, sa présence renforce le sentiment de solitude suscité par le film et accroit la vision désespérée de la situation. Relativement original dans sa forme, Instinct de Survie reste assez plat dans son fond. Une belle surfeuse prise au piège, des secours potentiels qui vont y passer, une fin héroïque sur des airs de leçon de vie ; on est dans un joli cliché du film de requin. Mais cependant, Instinct de Survie a le mérite de tenter la nouveauté. Le film réussi à ne pas tomber dans la facilité d’un remake des « Dents de la Mer », mais malheureusement ses tentatives d’innovation n’apportent pas forcément en qualité.

© 2016 Columbia Pictures − Tous droits réservés.

L’ingéniosité du personnage pour sauver sa vie mérite d’être soulignée malgré une bataille finale approximative et peu crédible ; les éléments marins annexes (la mouette, la baleine, les coraux, les méduses) apportent un plus au film (si  l’on oublie la scène lumineuse ratée des méduses rappelant le « Monde de Némo »). On peut également féliciter Instinct de Survie pour son travail de maquillage, qui sera sublimé dans une des scènes finales très bien orchestrée mettant ainsi fin au cauchemar.

© 2016 Columbia Pictures − Tous droits réservés.

On peut donc voir ce film comme une énième odyssée maritime opposant les gentils nageurs aux méchants requins, ou comme une épique aventure d’une femme forte luttant pour sa survie, ou encore comme un film révolutionnant le genre et capable de s’éloigner de l’omniprésente influence du chef d’œuvre de Spielberg. Pour conclure Instinct de Survie multiplie les clichés, tombe parfois dans l’exagération, choisi la facilité à la qualité mais a le mérite d’essayer, d’innover et de divertir.

Joanny C.

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