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La main

Affiche du film "La main"

© 2023 Causeway Films − Tous droits réservés.

Danny et Michael Philippou, qui ont un nom de famille rigolo, font leurs débuts dans la réalisation au cinéma avec “Talk to me”, renommé pour le marché français sous le titre minimaliste “La Main”. Les deux australiens ont présenté leur long-métrage au marché du film de Cannes en 2022 et sont repartir avec de beaux distributeurs : A24 pour les Etats-Unis et Métropolitan pour la France. Après une avant-première au Festival de Sundance 2023, où il a reçu des critiques enthousiastes, le film débarque dans nos cinémas le 19 Juillet.

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Le cinéma d’horreur australien nous a apporté par le passé des petites pépites, avec un ton souvent plus extrême et original que les productions américaines : Wolf Creek, Solitaire ou encore récemment Relic. On ne retrouve pourtant pas cette patte dans “La main” qui aurait tout aussi bien être réalisé par un suédois ou un canadien. Ah si, au début du film, l’héroïne croise un kangourou mourant sur la route, c’est tout !

C’est la première déception : le film ressemble à s’y méprendre à des dizaines de films d’objets possédés. Le groupe d’adolescents un peu débiles, les parents absents ou démissionnaires, la volonté de braver les interdits… Des thèmes particulièrement subtils non ? Malgré une scène d’ouverture efficace, à défaut d’être surprenante, on plonge rapidement dans une histoire déjà vue 1000 fois, aux personnages clichés (la mère de l’héroïne est morte, mais s’agit-il vraiment d’un suicide ?). Ok on met de côté tout ça et on attend de voir ce que réserve cette main démoniaque à cette bande de crétins.

© 2023 Causeway Films − Tous droits réservés.

La mythologie est expédiée en 2 minutes chrono : crétin n°3 a récupéré cette main d’un pote de pote. Apparemment, elle appartenait à un voyant, C’EST TOUT. Ensuite les règles (qui vont être détournées au bout de 10mn) : le principe est simple, un volontaire doit serrer cette main maudite recouverte de plâtre et prononcer les mots “Talk to me” puis “Let me in” (et personne ne se méfie…). Cette “possession express” de 90 secondes max (ils chronomètrent) semble divertir tout le monde, y compris les possédés volontaires qui en redemandent. Jusqu’au moment où notre héroïne crétine n°1 se fait posséder au delà des 90 secondes, et patatras. Ils embarquent aussi dans l’aventure un gamin de 14 ans qui va finir à l’hosto. Fun !

© 2023 Causeway Films − Tous droits réservés.

Du coup, crétine n°1 se met à avoir des apparitions (sans blague) et à confondre le réel et le monde des esprits. Tout ça débouchant sur un programme savoureux : dissociation et folie meurtrière. Blague à part les scènes de possession avec la présence des esprits sont les plus intéressantes (biensûr, elles durent très peu de temps), et auraient mérité d’être creusées davantage : comment et pourquoi ces esprits sont-ils “coincés” ? Qu’est-ce qu’ils cherchent à dire ? Non, rien de tout ça.

Au delà de 4 ou 5 scènes plutôt efficaces qui remplissent le cahier des charges du jump scare, “La main” cache une écriture flemmarde par un concept cool qui n’est jamais abouti. Au final, le film oublie de divertir, et plus grave, de faire peur.

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