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Le Massacre des morts-vivants

Affiche du film "Le Massacre des morts-vivants"

© 1974 Flaminia Produzioni Cinematografiche − Tous droits réservés.

Les années 70 marquent le début de l’âge d’or des films de zombies, et parmi la tonne de bobines du genre, seules quelques unes ont réellement atteint le statut de film culte. A côté des chefs-d’œuvre de l’américain Romero (dont « La nuit des morts-vivants » est le point de départ de l’engouement généralisé pour les films de gens décédés mais pas trop), et de ceux déjà plus confidentiels de l’italien Lucio Fulci, il existe un très bon métrage un peu moins célèbre qui se nomme « Le massacre des morts-vivants » (originalité du titre en Français, zéro ; alors que le titre original est plutôt cool « Let sleeping corpses lie » / Non si deve profanare il sonno dei). Réalisé par l’Espagnol Jorge Grau, ce film fait preuve d’originalité même s’il n’est pas exempt de tout défaut.

Déjà l’action du métrage se situe dans la campagne anglaise, un lieu peu utilisé dans les films de zombies, ceux-ci ayant tendance à venir bouloter les vivants sur des îles paradisiaques, dans des complexes scientifiques ou encore directement au supermarché. Ensuite le sous-texte écologique de l’intrigue est peu commun pour un métrage de 1974, ici l’épidémie est directement la cause de l’utilisation d’ondes à ultra-son qui remplacent les pesticides dans le monde agricole. Et surtout ce sont les personnages eux-mêmes et leur traitement qui étonnent. Le « héros » est un antiquaire assez antipathique, un peu escroc et misogyne, ayant un accident motorisé avec une jeune femme dont la sœur est accro à l’héroïne. Ensemble ils devront affronter une population locale hostile, dont un chef de police bien salopard comme il faut interprété par le très bon Arthur Kennedy.  Et sans spoiler quoi que ce soit, la conclusion du film réserve quelques surprises.

L’intérêt de ce « Massacre des morts-vivants » vient également des situations cauchemardesques qu’il met en scène. Et Jorge Grau avait bien l’intention de pousser un peu le côté malsain de son film puisque qu’on y croise une révolte de bébés contaminés qui attaquent le personnel médical d’une maternité, ou encore une scène ultra claustrophobe dans une morgue où des zombies essayent d’attraper les pieds des protagonistes, renvoyant le spectateur à la peur du monstre caché sous son lit. Le gore, même s’il n’atteint pas le niveau d’un Fulci, n’est pas en reste puisque démembrements, éviscération, gobage de globe oculaire et un arrachage de poitrine bien craspec sont au programme.

Mais on retrouve cependant des défauts inhérents au film horrifique un peu fauché des 70’s, à savoir un casting bancal avec une majorité d’acteurs peu convaincants, un rythme décousu parfois trop lent dans les scènes de dialogues, et un manque de moyens conséquents qui se voit tout de même à l’écran. Pourtant, la mise en scène efficace sans être transcendante de Jorge Grau fait passer ces petits défauts, et quand s’y ajoutent la chouette b.o. psychédélique et oppressante de Giuliano Sorigni, le climat pessimiste du film, ainsi que les trouvailles originales qui émaillent ce genre très codifié, on s’aperçoit que ce Massacre des morts-vivants est une pellicule hautement recommandée pour tout amateur de chair putréfiée.

Mad Sam.

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