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Les 7 jours du talion

Affiche du film "Les 7 jours du talion"

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Les 7 jours du talion

Sélection parmi les films les plus attendus de l’Etrange Festival : “Les 7 jours du Talion”, film Canadien de “Daniel Groo” et premier long métrage pour ce réalisateur qui affiche dix ans de réalisation d’épisodes de séries TV au compteur (et les séries TV ont franchement dû le gaver pour qu’il nous ponde un film aussi noir et aussi dérangeant du premier coup !)

L’histoire est plutôt basique : Un médecin dont la fille se fait violer et assassiner, décide de capture son assassin le jour de son procès et de gentiment le torturer pendant sept jours avant de l’achever et de se livrer à la police.

Au delà des questions parfois dérangeantes que ce film soulève, et sur lesquelles je reviendrai, je tiens à préciser qu’esthétiquement et psychologiquement cette bobine est un pur bijou de noirceur ; à l’image du livre de Pascal Senécal (qui à lui même adapté le script) : un rythme lent et pesant, des dialogues quasiment absents du film, pas de musique, des protagonistes tous plus paumés et désorientés par la douleur les uns que les autres.

Cette bobine, par sa noirceur n’est pas sans rappeler Mystic River, mais là où l’œuvre de Eastwood versait dans la quête de vengeance aveugle (et un brin moralisatrice, avouons le), “Les sept jours du Talion” se révèle bien plus subtil et ne fait que soulever des questions, nous mettant face à nos propres interrogations.

Si la vengeance à chaud et la torture nous apparaissent dans un premier temps comme une satisfaction, le point de vue glisse doucement vers la folie qui s’empare de notre protagoniste : écœurement de lui-même autant que de l’assassin de sa fille, incompréhension face aux réactions des gens qui ne cautionnent pas ses actes, perte progressive de son humanité, et j’en passe.

Le script, à ce niveau là évite l’écueil de la vengeance crue et focalisée sur les souffrances du supplicié ; ce qui en soi est déjà un bon point ; mais par dessus tout ce film ne verse pas non plus dans le discours facile et moralisateur.

Le spectateur sera libre de son point de vue, laissé là avec ses émotions, ses sensations et son malaise grandissant : seules compagnons des 1h50 que dure la projection de cette pépite silencieuse, macabre, au goût âpre mêlant habilement tristesse, déchirement, satisfaction et dégoût.

En résumé “Les 7 jours du Talion” s’avère être une très bonne surprise, peut-être moins dur visuellement que ce à quoi je m’attendais, mais bien plus mature et intelligent que ce que le thème de la vengeance à chaud pouvait laisser augurer.

Pour son premier long, Daniel Groo met donc la barre très haut, un réalisateur à suivre, un de plus !

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Par Bat Pateman

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