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L’Heure de la sortie

Affiche du film "L'Heure de la sortie"

© 2019 Avenue B Productions − Tous droits réservés.

L’Etrange Festival a une saveur particulière, on le dit depuis des années. Pour son édition 2018, par manque de temps, on a pu aller voir qu’un seul film. Un peu au hasard du calendrier de notre disponibilité, on a choisi “L’heure de la sortie” le nouveau film Sébastien Marnier (Irréprochable) sans même voir la bande-annonce. Et sans le savoir, on a misé juste.

Lors de la projection, le réalisateur est venu présenter son film qu’il avait montré quelques semaines avant à la Mostra de Venise. A cette occasion, beaucoup de médias lui avaient parlé de la dernière sensation du cinéma français Grave, sorti en 2017 et réalisé par Julia Ducournau. Le film avait connu un engouement critique remarquable en festivals, un succès mitigé en salles mais surtout 6 nominations aux César. Il n’en fallait pas plus pour que certains y voient un “renouveau” du cinéma de genre français. Le fait est que deux ans après la sortie de Grave, pas grand chose ne n’est passé en faveur de ce cinéma mal aimé en France. Sébastien Marnier balaie d’un revers de main ces comparaisons : il dit vouloir faire son propre chemin, dans l’ombre de personne. D’ailleurs, son film ne ressemble à aucun autre.

Trèves de blabla, qu’est ce que ça donne “L’Heure de la sortie” ?

On va vous le dire tout net : c’est un véritable OVNI inclassable. C’est le gros avantage de l’Etrange Festival, c’est qu’il y a des films de tous les genres possibles : thriller, post apocalyptique, gore, zombies… Quand on dit OVNI, c’est dans le contexte du cinéma français qui aime bien ranger les films dans des cases. Parce que “L’Heure de la sortie” n’est pas un film d’horreur, ni un film d’auteur, ni un film fantastique. C’est juste un film étrange.

Quand le film débute, on ne sait pas du tout où on met les pieds et dans quelle direction le réalisateur va nous emmener. Cette sensation de malaise présente dès les premières secondes ne vas pas nous quitter. Tout va se jouer dans les relations étranges entre ce nouveau professeur et ces élèves très intelligents, qui apparaissent très arrogants. Tour à tour menaçants puis presque séducteurs, ils mettent à mal les certitudes du héros qui va commencer à se poser des questions sur leur véritable but.

#Parano

Et le film joue à la perfection sur cet écart de génération entre leur monde et celui des adultes. Il va même jusqu’à inverser les valeurs en montrant des adolescents sérieux et fatalistes face à des adultes puérils et insécures. En jouant progressivement avec les codes du cinéma fantastique, l’ambiance du film devient de plus en plus oppressante (d’autant plus que le héros et le spectateur ne sont pas sûrs d’où vient la menace #suspense).

Cette enquête que va mener le héros (incarné par un Laurent Laffitte magistral) sur les adolescents va être le fil conducteur du film. Des gamins toujours à la limite du chelou, qui flirtent constamment avec les limites. Dans la salle, certains scènes sont tellement gênantes qu’elles créent des rires nerveux dans la salle.

La réussite majeure de “L’heure de la sortie” tient dans sa façon de passer d’un genre à l’autre sans mettre en péril la cohérence générale. L’inquiétude floue présente pendant 1H30 se transforme à la fin comme électrochoc avec un niveau d’urgence et d’actualité assez impressionnant.

 

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