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Livide

Affiche du film "Livide"

© 2011 La Fabrique 2 − Tous droits réservés.

En Bretagne, la nuit d’Halloween, la jeune Lucie Clavel et ses deux acolytes qui s’ennuient à mourir dans leur petite ville de Province décident sur un coup de tête de cambrioler la maison d’une vieille femme plongée dans le coma. La légende veut que cette maison renferme un trésor…. Après avoir traversé la lande de nuit, le trio arrive chez Deborah Jessel et pénètre dans une maison plongée dans les ténèbres.

Dès que les premières affiches de Livide ont vu le jour en 2009 (alors que le tournage venait à peine de commencer), l’enthousiasme le plus exacerbé se fit sentir du côté du public des films de genre, séduit par des visuels originaux et oniriques, comme cette première affiche visible ci-dessus. Quand le film fut acheté par Dimension pour le marché international, l’attente en est donc devenue encore plus importante. Et le public américain ne s’y est pas trompé car le film a connu un petit buzz outre-atlantique depuis quelques semaines, et les sites spécialisés n’ont pas hésité à parler du film avant même de le voir, agréablement surpris par A l’intérieur en 2005.

Livide a été présenté en avant-première mondiale à Toronto la semaine dernière, les deux réalisateurs en ont alors profité pour rappeler aux américains leur amour pour les films de la Hammer et de la grande époque du giallo d’Argento. Il n’en fallait pas plus pour se mettre une partie du public dans la poche.

Pour ce qui est du film en lui-même, on entre directement dans le récit grâce à l’activité d’Alice, stagiaire infirmière qui découvre cette nouvelle profession, mais aussi sa nouvelle patiente, madame Jessel, en même temps que nous. C’est Catherine Jacob qui incarne le guide, une rombière avec du métier qui finit par gagner la confiance de la jeune fille. Dès ces premières scènes, on est immergé dans une Bretagne brumeuse et froide, arrière plan utilisé à merveille pendant la première partie du métrage. Ainsi, les différents lieux de l’action sont imprégnés de l’empreinte celtique : le port, les petites maisons de pêcheurs, le bar des marins .. La légitimité nationale du métrage provient donc de la capacité que les réalisateurs ont eu à s’approprier la spécificité de cette région française, donnant au film une atmosphère toute particulière.

Plutôt classique dans sa première partie, c’est dans les dernières 40 minutes que la créativité et l’audace des réalisateurs transparait lorsque la dimension fantastique apparait peu à peu. Ils ont en effet réussi à créer un univers unique composé de différentes inspirations ( de Psychose à Dracula en passant par l’Orphelinat ) pouvant apparaître comme disparates sur le papier mais qui donnent au film une certaine cohérence grâce à l’écriture de l’histoire, toute en progression, qui sert de support à tous les rebondissements de l’action. On regrette malgré tout que le suspens n’ait pas été conservé plus longtemps et que les personnages au potentiel réellement effrayant, n’aient pas été encore mieux utilisés.

On aurait aussi préféré une histoire peut être moins référencielle et plus cohérente surtout dans la dernière partie. Peut-être aurait-il aussi fallu que le mystère ait été gardé un peu plus au lieu de dévoiler les clés de l’intrigue  un peu trop tôt en ayant recours à des flashbacks parfois indigestes. Mais on sent que le gros du travail a été fait dans la création des personnages et surtout dans l’aspect visuel du film qui se révèle monstrueusement beau, sombre et lumineux à la fois.

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