Misery

Misery (1990)

1 h 47 min | Drame, Thriller | 30 novembre 1990
Note
8/10
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Paul Sheldon, romancier et créateur du personnage de Misery dont il a écrit la saga est satisfait. Il vient enfin de faire mourir son héroïne et peut passer à autre chose. Il quitte l'hôtel de montagne où il a l'habitude d'écrire et prend la route de New York. Pris dans un violent blizzard, sa voiture dérape dans la neige et tombe dans un ravin. Paul Sheldon doit son salut à Annie Wilkes, infirmière retraitée qui vit dans un chalet isolé. Annie est justement une supporter inconditionnelle de la belle Misery.

Paul Sheldon, célèbre écrivain en perte d’inspiration et déçu de la tournure qu’a pris sa carrière va vivre un enfer qui lui redonnera gout à la vie et sera une source d’inspiration inépuisable. Après un grave accident de voiture, il est secouru miraculeusement par une infirmière douce et généreuse qui s’occupera de lui durant toute sa convalescence. Malheureusement cette infirmière se trouve être une (trop) grande admiratrice de l’œuvre de Sheldon et semble avoir du mal à contrôler sa frustration. Un personnage complexe, énigmatique et difficilement interprétable. C’était sans compter sur le talent de Katy Bates qui excelle dans ce rôle de l’infirmière psychopathe qui passe du feu à la glace en un quart de seconde.

Image du film "Misery"

© 1990 Columbia Pictures − Tous droits réservés.

Oscar amplement mérité, la performance de Bates est la principale qualité de ce film. Convaincante en Annie Wilkes adorable comme en Annie Wilkes terrifiante, elle retranscrit très bien l’évolution des émotions de son personnage. La progression de la colère dans les mauvais moments de l’infirmière est parfaitement interprétée, cette performance s’accompagne d’une musique stridente ainsi que de changements lumineux et de couleurs qui accentuent cette colère progressive de façon magistrale. Ces moments de perte de contrôle sont très intenses, perturbants et apportent beaucoup de force à ce film.

Ces alternances de moments de douceur et de violence extrêmes apportent beaucoup de rythme au film, un rythme initialement fondé sur l’avancée du roman de Sheldon alors qu’il est retenu prisonnier ; un stratagème efficace pour fixer la chronologie de l’histoire et faire le lien entre fiction et réalité. Une sorte d’histoire dans l’histoire qui crée un équilibre qui sera souvent fragilisé par ces excès de cruauté d’Annie Wilkes.

Image du film "Misery"

© 1990 Columbia Pictures − Tous droits réservés.

Misery se veut comme un quasi huis clos, la majorité du film se centre sur l’enfermement de l’auteur chez sa « sauveuse », un minimalisme visuel qui renforce le sentiment d’enfermement, d’oppression et de manque d’espoir auquel le protagoniste fait face. Malheureusement cet effet est mis à mal par l’enquête policière suivie tout au long de la mésaventure. Les personnages des enquêteurs ne sont pas inintéressants mais ils apportent un peu de légèreté mal placée à un film qui aurait pu se concevoir plus dur et froid qu’une stèle, à l‘image de son intrigue. Il aurait été intéressant de faire l’impasse sur cette enquête et de s’en tenir au huis clos extrêmement angoissant. Mais on comprend le choix du réalisateur de s’en tenir au récit original et donc de tenter d’intégrer tous les éléments du roman.

Image du film "Misery"

© 1990 Columbia Pictures − Tous droits réservés.

On peut retrouver dans Misery quelques clins d’œil et autres inspirations issus des précédentes adaptations des romans de Stephen King, notamment un générique d’ouverture étrangement proche d’un certain Shining, des sonorités perçantes qu’on peut retrouver dans un bal qui a mal tourné etc.  Ces éléments sont très inventifs et créent une fluidité entre les différentes œuvres issues de King, une sorte de saga d’horreur d’une grande qualité.

Misery est une très bonne adaptation d’un roman de Stephen King, pourtant la barre était haute ! Difficile de passer après des réussites comme Simetierre, de rivaliser face à Kubrick, Carpenter ou encore De Palma ; et pourtant Misery n’a pas à rougir face à ces œuvres majeures. La réalisation confiée à Rob Reiner (qui s’est déjà illustré avec ses précédents films) est excellente, Katy Bates est incroyable, James Caan très convaincant. Ce film est une réussite et mérite d’être vu et revu.

Par Joanny C.

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