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Morse

Affiche du film "Morse"

© 2008 EFTI − Tous droits réservés.

Oskar est triste parce que Rob Zombie ne l’a pas retenu pour jouer Michael Myers jeune dans son remake d’Halloween. Pourtant il avait la tête de l’emploi. En plus, ses parents sont fraîchement divorcés et ses congénères le martyrisent toute la journée. Bref, la vie est dure dans la Suède des années 70 et Oskar trompe l’ennui en s’imaginant meurtrier à coups de couteaux dans le vide. Un jour il rencontre Eli, une chouette fille, un peu bizarre certes dans le genre pâlotte qui se ballade pieds nus dans le froid hivernal, mais une amitié se crée instantanément entre les deux. Au même moment, une série de disparitions et de meurtres étranges secoue la banlieue de Stockholm. Oskar, pas con, il a vu le dernier Twilight, comprend tout : Eli est un vampire. Cool !

Pourtant on lui avait dit d’arrêter de fumer au lit…

Petite claque cinématographique en provenance de Suède venue nous taper les rétines début 2009, Morse (aka Let The Right One In en VO) dégage une atmosphère unique, portée par une réalisation léchée et une variation originale sur le thème du vampire.

Loin d’être un film de vampire standard, avec ses attaques récurrentes, ses chasseurs de vampires bardés de pieux et croix et l’inévitable surcouche de romance entre humaine et descendant de Dracula, Morse s’attache plutôt à suivre la naissance d’une amitié entre deux êtres que tout sépare dramatiquement. Cette amitié, le scénario ne la traite pas non plus comme dans un métrage pour enfants. Eli est un vampire dangereux et son compagnon du moment – pédophile dans le bouquin original – se tue littéralement à la tâche pour la sustenter en hémoglobine fraîche. On ne peut alors que s’imaginer le destin d’Oskar aux côtés de ce vampire, le film finissant quand même par nous faire accepter cette relation contre-nature entre un jeune adolescent et une créature finalement vieille de plus d’un siècle.

Rentrer sans invitation : quand Oskar déconne un peu avec sa nouvelle copine

Ce parcours ne se fait pas sans embûches et le film n’est pas exempt de scènes horrifiques. Hormis une séquence de chat en 3D bien ratée, Tomas Alfredson ménage d’ailleurs parfaitement ses effets, lâchant quelques électrochocs (l’auto-combustion à l’hôpital, l’usage peu recommandable d’une bouteille d’acide…) jusqu’à un climax final touchant autant au sublime qu’au grand-guignol total (la scène de la piscine). On retiendra aussi les quelques passages obligés du film de vampires (l’obligation d’être invité pour entrer dans un domicile par exemple), tous ici remis au goût du jour grâce à la naïveté et l’arrogance désinvolte d’un Oskar curieux des capacités surnaturelles de sa camarade.

Le scénario travaille donc ses lignes ambiguës jusqu’au bout, oscillant entre noirceur totale et instants plus lumineux portés pourtant par un être de la nuit.  En résulte une étrange et touchante poésie fantastique sur une bande-son envoûtante. Un film singulier donc et franche bouffée d’air frais dans une production horrifique qui sentait alors bien le renfermé…

Tomas Alfredson récidivera en 2012 dans le hold up stylistique et thématique avec La Taupe, film d’espionnage total qui confirme son statut de réalisateur à suivre de très près.

Critique par Alex B

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