Paranormal Activity : Tokyo Night

Paranormal Activity : Tokyo Night (2010)

  • Titre original: パラノーマル・アクティビティ 第2章 TOKYO NIGHT
  • 1 h 31 min | Horreur, Thriller | 20 novembre 2010
    Note
    4/10
    Notez ce film :
    Nul !Très mauvaisMauvaisPas terribleMoyenPas malBonTrès bienExcellentChef d'Oeuvre (6 votes, moyenne 5,00 sur 10)
    Loading...
    Yamano Koichi, jeune étudiant, est caméra a la main pour accueillir sa soeur de retour des états unis après avoir subi un grave accident la mobilisant sur un fauteuil roulant. Son arrivée coïncide avec le départ de leur part retenue pour son travail. Ils sont ensemble dans la maison quand surviennent d'étranges phénomènes....

    Tiens donc ?! Un remake Japonais d’un film Américain ? Quelle drôle d’idée ! D’accord, c’est vrai, on pourrait se dire que ça change un peu, des Japonais qui reprennent à leur compte un blockbuster made in U.S – qui, soit dit en passant, tient davantage du gros foutage de gueule que du génie comme Le Projet Blair Witch en son temps –, mais pas tant que ça en fait… Évidemment, on est en droit de se demander quelle foutue bonne raison ils ont bien pu trouver pour décider de reprendre quasiment à l’identique le film d’Oren Peli – à la qualité plus que discutable –, premier d’une très probable nouvelle franchise ultra-rentable à la Saw depuis que celle-ci s’est officiellement éteinte… Ben on n’a pas encore trouvé, c’est moi qui vous l’dis !

    Avant la séquence d’introduction, le film indique sobrement, comme pour se dédouaner de ce qui va suivre : « inspiré du film d’Oren Peli ». Si vous voulez mon avis, l’inspiration n’était pas vraiment au rendez-vous ce jour-là… En effet, très vite, dès les cinq premières minutes du film environ, on se rend compte que ce Paranormal Activity – Tokyo Night n’apportera à peu près RIEN de nouveau comparé à l’original dont il dit « s’inspirer » … La trame scénaristique est donc tout logiquement calquée sur celle de son prédécesseur, si ce n’est que les deux acteurs principaux sont frère et sœur et non un couple et que la sœur en question revient tout juste d’un super voyage aux States où, comble de malchance, elle s’est faite péter les deux jambes dans un accident de voiture. Hormis ces deux détails, c’est la même, mais avec des Japonais. Donc si vous escomptiez trouver des réponses aux interrogations volontairement laissées en suspens dans Paranormal Activity, je suis navrée de vous apprendre que vous vous êtes gourés…

    ParActTokyoN

    Premier coup dur, l’intrigue de ce Tokyo Night met une éternité à démarrer… C’est avec un ennui proche du désespoir que l’on assiste à d’interminables scènes ultra-gnangnan dont la seule utilité consiste en fait à faire gagner un peu de temps au film, du style : « (la sœur) – J’en ai trop marre, tu promets de plus filmer ma chambre, d’accord ? (le frère) – Ok, je promets. – Tu promets quoi ? – Je promets d’encore filmer ta chambre. – Non ! J’ai dit que je ne voulais plus que tu filmes ma chambre, ok ?! – D’accord, d’accord, je ne filmerai plus ta chambre… Mais je peux encore filmer cette nuit, s’il te plait ? – Non ! Je t’ai dit…», et blablabla et blablabla, et vas-y que je tergiverse, que je tourne en rond pendant trois plombes pour que dalle avec mon super jeu d’acteur « inspiré » de Bozo le Clown… Je déconne pas, c’est véridique, et en plus, cette formidable scène nous fait l’immense honneur de revenir en tout deux ou trois fois dans le film ; pour vous dire comme c’est l’éclate totale pendant bien trois quarts d’heure avant que l’intrigue daigne enfin pointer le bout de son nez ! Et là, fort heureusement pour nous, il y a encore deux-trois petites choses à sauver…

    Paranormal_Activity_2-_Tokyo_Night-0004

    En effet, le seul semblant d’intérêt que l’on peut trouver à Tokyo Night, c’est le remaniement effectif des codes du cinéma d’horreur Américain à la sauce Ring (Hideo Nakata, 1997). De fait, le concept de malédiction par le Sheitan en personne se voit (grossièrement) intégré à l’histoire, et les scènes de « possession » (au sens « Paranormal Activitien » du terme) prennent alors des allures de yurei eiga (films de fantômes Japonais) avec, en prime, les longs cheveux noirs filasses et les torsions improbables du corps initiés par Sadako Yamamura. C’est cette tentative de créer une ambiance malsaine et oppressante typique des films d’horreur Japonais qui parvient à rehausser quelque peu notre intérêt pour le film en donnant lieu à une séquence légèrement flippante – le plus impressionnant restant sans nul doute la performance physique de l’actrice qui tient le rôle – car plutôt bien réalisée. Malheureusement, cela est bien loin de suffire pour faire de Tokyo Night un film digne d’intérêt. Pour une seule séquence correcte, combien d’autres nous auront fait profondément chier ! En outre, le concept de malédiction en spirale, qui se poursuit à l’infini comme la cassette de Ring, s’il n’est au départ pas pour nous déplaire, car il donne la brève illusion que le film se détache un peu de son modèle, s’avère au final tout aussi désastreux ; suffit de voir le dénouement final, absolument pathétique car d’une banalité à en crever frisant de (trop) près le ridicule, pour s’en convaincre définitivement.

    Alors oui, bien évidemment, à l’instar de son « illustre » aîné, Tokyo Night est intégralement tourné en caméra subjective, mais là où l’original parvenait à peu près à justifier la pertinence de ce parti pris filmique, le remake de Toshikazu Nagae peine vraiment à nous convaincre. Tout est atrocement mal foutu et tombe comme un cheveu sur la soupe par manque d’explications cruciales ; par exemple, on se demande bien pourquoi Koichi, le frère, éprouve le besoin irrépressible de filmer un repas de famille ennuyeux au possible alors même qu’aucun phénomène surnaturel n’a encore commencé ! L’excitation puérile du mec qui emmerde tout le monde avec sa nouvelle caméra dans Paranormal Activity étant complètement éludée, on ne comprend pas vraiment les raisons qui poussent Koichi à filmer nuit et jour les moindres faits et gestes de la maisonnée… Ou, encore pire, on va se creuser les méninges pendant toute la première partie du film pour comprendre par quel obscur tour de magie celui-ci peut bien filmer sa propre caméra en train de filmer sa chambre alors qu’il est censé n’y en avoir qu’une seule (on ne comprendra que plus tard qu’en réalité il en possède tout simplement deux et même trois, mais bon, à ce stade du film, c’est loin de couler de source…) ; etc. Ajoutez à cela tous les cafouillages habituels liés à ce type de procédé dans les films bâclés (pertinence des plans, logique de découpage) et vous aurez une petite idée de la qualité technique de Tokyo Night.

    Un dernier mot sur le jeu des acteurs, digne quant à lui d’un drama bas-de-gamme pour adolescentes pré-pubères où sévit la désagréable habitude de surjouer la moindre émotion, même quand il s’agit de remplir une tasse de thé. Alors, Koichi, lui, il a tout le temps l’air méga-surpris (tiens, une chaise, ça alors, comme c’est étrange… Il y a sûrement un esprit frappeur dans cette maison !) et s’exprime en permanence sur un ton horriblement monocorde, même quand sa « one-chan » adorée est en train de hurler à la mort, baladée en fauteuil roulant dans toute la maison par un esprit farceur. Et Haruka, la sœur, donc, bimbo mono-expressive issue de la génération d’« idoles » Japonaises, passe quant à elle le plus clair de son temps à faire chier tout le monde parce qu’elle est handicapée et qu’elle croit pouvoir tout se permettre sous prétexte qu’elle est bonne. Ah oui, et il y a le père aussi, sans doute la plus piètre performance de tout le film, pas foutu d’être impliqué dans son rôle durant les trois pauvres minutes où il apparait à l’écran (pour balancer trois phrases de merde, en plus). Bref, là aussi, Tokyo Night ne vole pas haut. Il ne décolle même pas, en fait.

    paranormal-activityTkN

    En définitive, Tokyo Night s’avère être tout aussi utile et excitant que la série des Paranormal Activity Américains, un pauvre remake bâclé et dénué d’âme, servi par des acteurs tout sauf crédibles et alignant clichés sur clichés sans discontinuer. En bref : circulez, y a rien à voir !

    Par Emmanuelle Ignacchiti

    Laisser un commentaire

    Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.

    Add to Collection

    x

    You must be logged in to collect content