Site icon Films-horreur.com

[REC] 3 : Genesis

Affiche du film "[REC] 3 : Genesis"

© 2012 Filmax − Tous droits réservés.

Après le succès des REC 1 et 2, la saga revient avec une préquelle réalisée cette fois en solo par Paco Plaza. Pour ce troisième épisode (et avant un quatrième, suite directe de REC 2), le réalisateur lâche ses possédés sur les convives d’un couple tout juste marié, abandonnant au passage la caméra subjective des premiers épisodes. Un choix d’ailleurs mis en scène dans le film : après une vingtaine de minutes de vidéo de mariage filmées à deux caméras, l’un des protagonistes voit son équipement jeté à terre, l’objectif se brise, la veilleuse rouge s’éteint progressivement… Puis l’écran titre REC 3 GENESIS apparaît, le film peut commencer…

Un mariage qui commençait si bien…

En lâchant le principe du found-footages et en changeant radicalement de style de mise en scène, REC 3 GENESIS s’exposait à un danger mortel : celui de perdre l’identité de la saga REC et devenir un énième film de zombies, avec pour seule originalité le fait de se dérouler pendant un mariage.

Pour rappel, depuis une décennie, la plupart des films du genre oscillent principalement entre deux tendances : celle, sérieuse et apocalyptique, des zombies movies post-28 jours plus tard et l’Armée des Morts et celle de l’humour référentiel avec Shaun of Dead et toutes ses copies. Avec REC 3 GENESIS, Paco Plaza semble plutôt ressusciter tout un cinéma de genre burlesque des années 90 et bordé de comédies horrifiques aussi cultes que Brain Dead ou Evil Dead. D’ailleurs, comme ces deux modèles, Paco Plaza insuffle tout le long de son film des respirations romantiques un peu neuneu, le réalisateur habituant le spectateur à un sentimentalisme aux limites du kitsch (on pense quand même beaucoup à la romance à l’eau de rose et complètement désuète de Brain Dead) pour mieux lui mettre une droite par la suite avec une chute des plus brutales. Un final qui ne surprendra pas les habitués des films d’horreur espagnol et nous rappelle le goût pour l’anti-politiquement correct de ces auteurs ibériques qui n’hésitent pas à s’en prendre aux gamins.

Dans REC 3 GENESIS les zombies passent une super soirée!

Seront par contre peut-être déçus ceux qui s’attendaient à une vraie « Genèse » des évènements survenant dans les deux premiers REC. Le lien entre cette préquelle et les autres films tient un peu de la ficelle scénaristique – le “Genesis” du titre est quand même bien opportuniste –  même si l’on retrouve avec plaisir la figure du démon blanc au travers d’une idée aussi cool que très efficace à l’écran.

Comme ses glorieux modèles, Paco Plaza se montre violement décomplexé dès qu’il s’agit de dégainer les effets gores : corps coupés en deux à la tronçonneuse, mâchoire perforée au broyeur de cuisine, langue arrachée à pleine dent, bras sectionné à l’épée… Une générosité grand-guignolesque, privilégiant les maquillages old school sur les CGI, qui contentera largement les amateurs de genre et promet des salles de projection très animées.

Au lieu de pratiquer la citation parodique, REC 3 GENESIS préfère également un comique de situation très efficace, transformant même son film pour quelques scènes en variation zombifiée des Visiteurs alors que deux des personnages arpentent les couloirs de la grande maison munies d’armures et d’armes médiévales. Le film est également parsemé de dialogues vraiment tordants et liés aux personnages secondaires (la française qui ne comptait pas venir au mariage, le vieux déguisé en « John l’éponge »…).

Mais, revers de cette nouvelle direction et hormis quelques jump-scare très efficaces, le film est globalement beaucoup moins angoissant que les deux premiers films. De plus, Paco Plaza n’a l’étoffe ni de Sam Raimi ni de Peter Jackson et la mise en scène, pas exceptionnelle même si toujours lisible lors des attaques, abuse un peu trop du décor festif pour accumuler de manière un peu artificielle les effets de couleurs et de lumières. Mais le film est globalement tellement fun et généreux qu’il est difficile de faire la fine bouche.

Critique par Alex B

 

Quitter la version mobile