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Replicas

Affiche du film "Replicas"

© 2012 Sepia Films − Tous droits réservés.

Mark, Mary et leur fils forment une gentille petite famille. Partis en vacances au vert, ils vont croiser la route d’une drôle de tribu qui aimerait bien prendre leur place…

Depuis Funny Games, nombreux sont ceux qui se sont essayés au film de Home Invasion ( des personnes qui entrent dans une maison sans y être invités pour en torturer les habitants ). Panic Room, le français Ils, en passant par Haute Tension, tous ces films supposent des éléments essentiels au bon déroulement du film, sans lesquels celui-ci pourrait devenir indigeste. Fondamentalement, le Home Invasion repose sur le réalisme, c’est pour cela qu’il est si effrayant, parce que le spectateur se met à la place des protagonistes dans leur vie quotidienne et peut donc comprendre leurs réactions. La maison étant souvent le lieu principal de l’action, elle a aussi une importance déterminante. Enfin, les personnages ( l’action ayant souvent lieu en huit clos ) et surtout leur évolution dans la tension puis l’angoisse sont les grands enjeux de ces films.

Le réalisateur de In Their Skin (aka Replicas), Jeremy Power Regimbal, en est à son premier film, on peut alors facilement comprendre la maladresse avec laquelle celui-ci est écrit, malgré ses qualités indéniables.
La principale étant son idée de former un parallèle étonnant entre les deux familles, l’une voulant absolument ressembler à l’autre, et voulant lui voler jusqu’à sa propre unité. Mais leurs motivations sont trop basiques pour être crédibles : Regimbal essaie de mettre en avant l’aspect matériel et même social en insistant sur les différences de niveau de vie des deux familles. Mais il y ajoute aussi la folie de chacun des personnages de la famille des envahisseurs qui désarçonne le public, car ça leur enlève l’aspect réaliste indisociable de ce genre de films.

Pourtant, le début de l’invasion était prometteuse : les voisins sont vus comme originaux, un peu mal à l’aise voire même mal élevés mais le suspens est bien maintenu, on se demande comment l’action va évoluer, et quelle va être leur mode opératoire pour s’emparer de ce qu’ils désirent. La scène du dîner étant le point culminant de cette relation entre les deux familles : on sourit, on est gênés pour eux et progressivement, la gêne laisse place au manque de courtoisie, puis à l’insulte puis à l’agression. Et c’est à ce moment là que le film bascule dans le n’importe quoi : les réactions des agresseurs sont parfois illogiques, celles des agressés le sont encore moins ( personne n’essaie de s’emparer du fusil alors que son propriétaire est blessé ).

Et puis on arrive pas à s’attacher à la famille de Mark : les personnages manquent de profondeur, il leur manque aussi de la personnalité, donc au final, on se fiche un peu de ce qui leur arrive. Les plus grosses facilités scénaristiques sont déployées pour arriver à un happy end pas du tout à propos. Le réalisateur fait appel à un personnage inutile ( le frère ) qui ne sert pas du tout le récit, et tout finit par se résoudre presque comme par enchantement. Il tombe également dans le piège de la provoc’ facile et inutile qui finira de lasser le public.

In Their Skin est donc un Home Invasion mineur et dispensable qui fait pâle figure face à Kidnapped ( sorti l’année dernière ) , bien plus immersif ou bien le méconnu The Strangers, bien plus mystérieux et mieux écrit.

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