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Rogue River

Affiche du film "Rogue River"

© 2012 Vision Entertainment Group − Tous droits réservés.

Pourquoi en premier lieu avoir pris 1h30 d’une journée un peu amorphe pour regarder ce Rogue River, direct-to-dvd sorti le 2 mai dernier ? Peut-être est-ce un peu la faute de ce visuel de pochette légèrement kitsch, dans la lignée d’un I Spit On Your Grave avec sa meuf les fesses à moitié à l’air, un fleuve sanglant lui arrivant mi-genoux et une forêt ténébreuse lui faisant face. Ou peut-être la présence au casting de Bill Moseley, figure psychotique totale chez Rob Zombie (The Devil’s Rejects) et plutôt fort dans l’exercice du regard de malade mental. Une raison de laisser sa chance à un DTV probablement facile et sans prétention.

Sur une photo immonde, Rogue River suit une pauvre fille allant disperser les cendres de son père dans les méandres d’un fleuve d’Oregon. Sa voiture ayant disparu, elle décide de suivre Jon, un mec dont la mine de pauvre type un peu perdu cache un mental perturbé tendance psychotique et fonctionnant à plein régime une fois rentré chez lui, auprès de sa compagne elle-même bien atteinte.

Pas de surprise, on retrouve dans Rogue River tous les poncifs malsains du « film de séquestration option torture » qui semble encore en exciter quelques-uns. Tout est là, porté de manière souvent aux limites du ridicule, et sans vraiment de liens, rebondissements ou un minimum d’intrigue qui pourraient aviver un quelconque intérêt. Il faut voir la gratuité avec laquelle le film aligne ces passages obligés. Compenser un vide scénaristique et de personnalité de mise en scène par une accumulation de détails malsains a dû être le mot d’ordre donné au scénariste.

On retrouve donc quelques scènes de tortures (ouch l’ingestion d’eau bouillante), un poil d’inceste, une pincée d’éléments dérangeants pour troubler les chaumières (la folle furieuse est en pleine chimiothérapie, montrer la maladie comme une monstruosité : grande subtilité…), une utilisation sanguinolente d’un crucifix (je cherche toujours la trace du religieux dans le reste du film) et un dernier plan glauque au possible accompagné de quelques accords mélancoliques de piano, histoire de jeter un contraste mastodonte sur un spectateur supposé troublé.

Exemple d’idées malsaines traduites de manière un peu ridicule par le scénario : on apprend ainsi qu’un homme blessé au ventre par deux balles peut quand même tirer son coup, sous la contrainte mais quand même seulement en trois mouvements, juste avec un viagra. Le film nous fait aussi le coup classique du mec / flic de passage qui se fait dessouder alors qu’il aurait pu renverser la situation.

Rogue River est donc un film d’exploitation en bonne et due forme. L’histoire tente de sortir des sentiers battus du produit trop calibré en poussant à fond la carte du glauque mais le résultat n’en est finalement que trop grotesque, la laideur de la mise en image n’aidant en rien. Pour son premier film, Jourdan McClure arrive même à rendre Bill Moseley fade, la faute à une écriture très floue de notre couple psychotique.

Critique par Alex B

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