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Saint Ange

Affiche du film "Saint Ange"

© 2004 − Tous droits réservés.

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DePascal Laugier
ScénarioPascal Laugier
AvecLou DoillonDorina LazarVirginie LedoyenCatriona MacColl
Sortie : 23/06/2004

L’histoire : France, dans les années 50. L’orphelinat de Saint Ange doit fermer ses portes, suite au décès d’un jeune garçon. Anna, une jeune fille qui est enceinte, vient à Saint Ange pour aider Helenka, la vieille femme de service, à nettoyer tout le bâtiment. Une troisième personne reste également dans l’orphelinat désert, Judith, une fille au comportement étrange, orpheline qui a toujours vécu ici. Après quelques jours passés dans l’immense bâtisse, Anna croit entendre des voix, des bruits.

Saint Ange est la première production de Christophe Gans, le réalisateur de Crying Freeman et du Pacte des loups ayant créé à cet effet sa propre société, H Factory, en 2002. Ce dernier confie : “Miser sur de nouveaux auteurs est un exercice que je pratique depuis toujours en tant que cinéphile. C’est la meilleure manière de conserver l’enthousiasme. Si en plus je peux aider un nouveau talent à éclore en mettant mon nom au générique de son film, c’est encore plus gratifiant.” Laugier reconnaît que son oeuvre comporte une dimension victorienne au niveau thématique, le principe de la littérature victorienne étant que le fantastique naît des névroses des personnages et non d’éléments extérieurs. Ce dernier s’explique“Le fantastique me permet de parler de ma vision des femmes comme des créatures complexes, névrotiques et sombres. La maternité, la peur de l’inconnu, une certaine pesanteur des valeurs de la France d’après-guerre… Voilà les éléments qui m’intéressaient.”

Avant le très décrié Martyrs, Pascal Laugier s’est essayé au film de maison hantées, idéal pour débuter une carrière. Le film, français vous l’aurez compris, s’inspire des productions telles que Les Autres ou encore certains films de Dario Argento ; les clichés en plus. Car, oui, beaucoup de clichés il y a.  A tel point que ça en devient un peu lassant. Par exemple :Les portes qui s’ouvrent toutes seules, les enfants hantant un lieu maudit historiquement, le tonnerre qui gronde, les manifestations la nuit, les apparitions dans les miroirs et les baignoires, les enigmes mystérieuses avec jeu de piste, la folle qui peut voir les fantômes (et qui ne prend pas ses médocs) …  Avec tout ça, le spectateur qui a un peu d’expérience dans le genre n’aura pas peur mais sera agacé par tant d’éléments prévisibles. C’est d’ailleurs ce qu’on reproche souvent aux productions françaises : ce manque d’originalité.

Autre chose : l’histoire est bien trop faiblarde et on a l’impression qu’il ne se passe pas grand chose, résultat, des scènes inutiles. On peut y voir une tentative de suggestion mais qui n’est pas assez bien maitrisée pour créer la peur. Ce procédé, louable à l’origine car il nous incite à vouloir en savoir plus est trop utilisé et finit par nous frustrer.

On reconnait cependant une qualité indéniable : une façon de filmer, une certaine esthétique assez remarquable, des plans au millimètre, des couleurs choisies idéalement qui donnent au film un aspect stylisé des plus réussis.

Du côté des acteurs, Virginie Ledoyen s’en sort plutôt pas mal malgré un personnage qui tend parfois vers la caricature et qui aurait mérité d’être un peu mieux travaillée. Lou Doillon nous sert une soupe là encore trop clichée de la folle de service qui voit des gens qui sont morts. En revanche, leur duo est touchant et bien assorti ; Ledoyen en pleins dans ses questionnements sur la maternité et Doillon sur la chemin de la “guérison”.

Au final, on a l’impression que le réalisateur a voulu en faire des tonnes sur la mise en scène brillante, reconnaissons-le pour pallier à un scénario faiblard.

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