Spring, réalisé par Aaron Moorhead et Justin Benson, était le gagnant, il y a quelques semaines, du prix du public à la dernière édition du PIFFF. Les deux réalisateurs Moorhead et Benson s’étaient déjà illustrés dans un premier long-métrage intitulé Résolution où malgré un manque de budget certain, les deux acolytes réussissaient à nous emporter dans leur histoire fantastique et paranoïaque.
Ici, ils parlent d’un jeune homme américain, Evan, quittant son pays après la mort de sa mère pour aller en Italie où il fera la rencontre d’une sublime jeune femme, Louise, ayant des petites particularités. Moorhead et Benson ont-ils réussi à confirmer avec ce second film ? Méritent t-ils l’engouement du public ? Voyons cela immédiatement !
La plus grande force de ce film est la façon dont il traite son sujet. En effet, si on regarde le thème et le genre du métrage en restant en surface, ce n’est qu’une simple romance, une histoire d’amour qui se développe pendant les 109 minutes du film. Au final, si on le prend tel quel, Spring n’est pas si loin d’un Twillight avec son histoire d’amour sur fond de fantastique.
Bien sûr, Spring est d’un niveau bien supérieur, car l’histoire d’amour décrite est tonifiante, légère et simplement belle. On s’attache directement aux protagonistes et à leur amourette qui est finalement bien plus. Le travail scénaristique est impeccable au niveau du développement des personnages et cela fait tout le film.
Le thème de la créature fantastique est aussi bien exploité car toujours au service de l’histoire d’amour. Elle sert d’obstacle, de différence entre les deux amoureux, c’est la barrière à franchir. Les réalisateurs ont pris le soin de travailler la mythologie de cette créature, de son cycle de vie à sa résurrection. On découvre, en même temps que le personnage principal, les particularités de cette belle et attirante femme torturée entre son instinct et ce sentiment qu’elle ne connait pas, l’amour.
Le duo d’acteurs, Lou Taylor Pucci et Nadia Hilker, est très juste, ils animent parfaitement cette histoire d’amour qui ne tombe jamais dans l’ennui ou dans la romance bon marché. Grâce à eux, on y croit du début à la fin. Le décor choisi, celui de l’Italie est très beau. De plus, il s’accorde esthétiquement avec le design de la créature mais également aux couleurs de la romance illustrée. La bande originale est atmosphérique et renforce l’étrange beauté qui émane du film.
Au final, Spring est une oeuvre aboutie donnant une fraîcheur certaine aux relations amoureuses entre jeunes adultes sans révolutionner le fantastique. Voir des personnages bien écrits et incarnés donne un souffle nouveau à ce genre de film avec également une esthétique inspirée et cohérente avec son histoire. Aaron Moorhead et Justin Benson sont définitivement des réalisateurs à suivre !