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Stage Fright

Affiche du film "Stage Fright"

© 2014 Serendipity Point Films − Tous droits réservés.

Le slasher étant le genre balisé par excellence, sa fusion avec d’autres genres à priori antithétiques était susceptible de lui apporter un peu de fraîcheur. C’est en tout cas le pari que tente de relever Stage Fright, film mélangeant comédie musicale, slasher avec tueur masqué et teen movie satirique. Pour suivre ce principe, Jerome Sable (réalisateur, scénariste et co-auteur des chansons du film) a imaginé une histoire se déroulant en grande partie dans l’enceinte d’un « performing art camp », sorte de colonie de vacances pour gamins hystériques et wanna-be stars de Broadway. Un endroit propice à une description acide de ce monde impitoyable et portée par des chansons assez tordantes et moquant ce milieu surréaliste – et ultra-machiste – où des gamines de 5 ans semblent déjà être prêtes à vendre pères et mères pour décrocher un rôle dans la prochaine saison de Glee.

Stage Fright moque un peu les velléités post-modernistes
en montrant une version kabuki du “Fantôme de l’Opéra”

Dans ce cadre qui est peut-être le point fort du film, nous suivons Camilla Swanson, une jeune cuisinière qui va obtenir le rôle clé du spectacle de l’année à savoir Le Fantôme de l’Opéra. Un rôle que sa mère tenait il y a dix ans de cela, avant d’être assassinée dans les loges de la première représentation. Bien sûr, le sang va recommencer à couler une fois commencées les répétitions. Enfin, ce n’est pas vraiment l’hécatombe vu que le nombre de victimes est assez faiblard et que 40 minutes passent entre le meurtre d’ouverture et le premier assassinat se déroulant de nos jours. Un rythme horrifique un peu faiblard et pallié un petit peu par des exécutions ne lésinant pas sur les effets gores et par tueur charismatique, cela même si le choix de le voir chanter comme un mauvais Ozzy Osbourne dans des pastiches de métal pour ados tourmentés donne des scènes frisant parfois le ridicule.

Un look plutôt cool pour le tueur

Au final, on aurait vraiment voulu que le film soit meilleur tant certaines séquences, horrifiques comme musicales, sont réussies. Stage Fright soigne aussi ses seconds-rôles et, du bellâtre homo-refoulé à la rivale sans scrupule (donnant d’ailleurs lieu à un hommage à Carrie), ces horripilantes graines de stars donnent un peu de personnalité et de rythme à une histoire somme toute assez banale. La structure et le ton du film font ainsi beaucoup penser à la franchise Scream, avec sa multitude de tueurs potentiels sur lesquels la caméra appuie un moment, ses séquences de meurtre ou ce principe d’un sombre passé resurgissant sur une petite communauté. Malheureusement, Jerome Sable est très loin d’être Wes Craven : sa protagoniste principale (Allie MacDonald, vue dans La Maison Au Bout De La Rue) est sans saveur voire carrément cruche et le film ne fait jamais peur ni même frissonner. Le film semble passer à côté de son véritable potentiel et on se prend à rêver d’un autre final, plus ambitieux, mieux écrit et maîtrisé, croisant les enjeux du spectacle (ici tournant vite au ridicule poussif) et le dénouement de la partie horrifique. Ici, tout est trop vite emballé pour donner finalement sens.

Critique par Alex B

TRAILER :

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