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Stake Land

Affiche du film "Stake Land"

© 2010 Glass Eye Pix − Tous droits réservés.

Quatre ans après Mulberry Street et ses new yorkais transformés en rats voraces, Jim Mickle revient avec un autre type d’invasion bien connue des aficionados de films d’horreur : le mal vampirique. Et l’épidémie s’est cette fois propagée à l’échelle mondiale, occasion rêvée pour se refaire 28 jours plus tard en version descendant hargneux de Dracula, cela tout en marchant sur les traces de l’Amérique apocalyptique décrite dans La Route. Que du bon !

Stake Land ou l’humanité transformée en buffet à volonté

Sous ses apparences de petit budget, Stake Land surprend dès sa première bobine. Le réalisateur impose dès la séquence d’ouverture un contexte apocalyptique crédible : une radio toussotant des recommandations officielles sur une étrange épidémie, une vieille bicoque à la tombée de la nuit, une famille sur le départ… Le film profite de la rencontre entre le jeune apprenti et Mister, vieux maître tueur de vampire et père de substitution, pour afficher direct la carte d’une violence froide, brutale et sans exception, cela au détour d’un plan vraiment glaçant. A ce décor sur lequel plane une menace permanente, le scénario répond par une série de scènes détaillant la routine des deux chasseurs et montrant la transmission progressive de savoir entre les deux générations.

Martin (référence à Romero?) se prépare pour une longue nuit à la recherche de Mister

L’atmosphère de fin du monde prend ici des allures originales sur une direction artistique très “cinéma indépendant” et une jolie photo, soulignant autant la beauté d’une nature maintenant dépeuplée que l’horreur de ce qui rôde dans ces paysages une fois la nuit tombée.

Le déroulement du scénario est aussi appréciable, l’histoire ne se focalisant pas uniquement sur les vampires. Une menace plus sourde et finalement bien plus dangereuse pour nos protagonistes va ainsi vite se dévoiler, représentée par un groupuscule de fondamentalistes chrétiens prônant les prétendues vertus purificatrices de l’épidémie vampirique. Pas vraiment très fun avec les non-pratiquants, le culte pratique, entre autres, de leurs hélicoptères, le lâcher de créatures sanguinaires sur les derniers bastions de l’humanité.

Malgré un budget réduit, les créatures restent impressionnantes…

Au fil des étapes, le groupe s’agrandit, rejoint par une bonne sœur, une femme enceinte (Danielle Harris) et un vétéran de l’Afghanistan, tous portant une nouvelle thématique pour l’histoire alors que le jeune chasseur (Connor Paolo, très loin de son fade personnage dans Gossip Girl) semble s’affranchir un peu plus de Mister (Nick Damici, par contre un peu trop sans surprise dans son jeu taciturne)

Danielle Harris change un peu de registre après une longue série de slasher (Halloween 1 et 2, Hatchet…)

On regrettera seulement un final en demi-teinte et quelque peu anti-climatique comparé aux séquences qui l’ont précédé et à l’intensité bien supérieure. Enfin… comme dans Sur La Route et dans tout bon road movie qui se respecte, on se dira que ce n’est pas la destination qui compte (ici le Canada, où la menace cannibale semble avoir remplacé celle des vampires) mais le parcours nous y menant. Et dans Stake Land, ce voyage vaut vraiment le coup d’oeil…

Stake Land en DVD et Blu-ray le 4 octobre prochain

Critique par Alex B

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