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The Incident

Affiche du film "The Incident"

© 2011 Artémis Productions − Tous droits réservés.

Trois rockeurs aux cheveux gras et en mal de reconnaissance payent leurs factures en cuisinant pour les patients ultra dangereux d’un asile psychiatrique haute sécurité. Une nuit, alors qu’une violente tempête fait péter tous les plombs, même ceux des prisonniers, le trio va devoir trouver un moyen de se frayer un chemin hors d’une forteresse transformée en véritable enfer sur terre.

Pour son premier film, Alexandre Courtès, réalisateur jusqu’ici, avec son compère Martin Fougerol, de quelques clips célèbres pour Noir Désir, les White Stripes et U2, part sur un pitch plutôt simple, servi par le décor flippant d’un bâtiment massif aux issues condamnées. Une bonne base pour ce qui aurait pu être un thriller horrifique et survival nocturne bien nerveux et propice à quelques beaux moments de terreur. Des promesses qui ne se réalisent jamais vraiment malgré une tension sourde émergeant dès la première apparition d’un étrange détenu – Richard Brake, parfait… – apparemment très attaché à l’un des cuisiniers. On retiendra aussi l’utilisation intelligente de la vitre séparant les détenus des cuisiniers, démarcation entre la folie et la raison, au sens propre comme au figuré, de plus en en plus fragile au fil du film.

Avec sa mise en scène de bonne facture, loin de l’esbroufe clipesque à laquelle on aurait pu s’attendre vu le CV du réalisateur, The Incident sait donc se faire désirer dans une première partie présentant un peu trop brièvement ses protagonistes. Un manque de corps à l’écran pour cette amitié qui desservira le film par la suite…  Pour le reste, on croit vraiment tenir un bon petit film de terreur en devenir et le premier quart d’heure suivant la coupure de courant distille une angoisse certaine jusqu’aux premiers dérapages dans la violence. Malheureusement, le film stoppe ensuite peu à peu sa progression et le spectateur se sent finalement aussi coincé que les protagonistes à force d’arpenter dans tous les sens les mêmes cantines et couloirs.

Après son lot de scènes gores sans grande inspiration (hormis l’une sur le thème de “quand ronger ses ongles ne suffit plus”) et quelques étranges ellipses (la disparition du chef de la sécurité, personnage pourtant le plus charismatique du lot), le film débouche pour son final sur une impasse aussi frustrante qu’incompréhensible, s’embarquant dans un surréalisme onirique bien cheap. Un retournement même pas digne d’une série B vintage et qui surligne l’incapacité de l’équipe derrière ce Incident à écrire un développement tenant la route jusqu’au bout. Peut-être la fibre pubarde/clippeur qui revient au galop? Un peu d’esbroufe visuelle pour camoufler un manque de sens? On imagine donc qu’Alexandre Courtès sera peut-être plus à l’aise derrière l’un des segments des Infidèles, film déjà bien connu pour son effet d’annonce et sa polémique en-dessous de la ceinture affichée un peu partout il y a quelques jours.

Critique par Alex B

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