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The Violent Kind

Affiche du film "The Violent Kind"

© 2010 San Francisco Independent Cinema − Tous droits réservés.

Les Butcher Brothers (aka Phil Flores et Mitchell Altieri) rapatrient une partie du casting de The Hamiltons pour ce Violent Kind vite torché et étiré jusqu’à ce que sommeil s’en suive.

Le film aurait fait son petit effet au dernier festival de Sundance, figurant dans quelques top list parmi des réussites horrifiques telles que Frozen, Tucker & Dale VS Evil ou Buried. Pourtant vu le résultat final, on peut se demander ce qui a bien pu prendre aux spectateurs tant le résultat est régulièrement à la limite du navrant. Rien qu’au niveau de la  facture globale: cheap et vidéo à souhait, pas l’ombre apparemment d’un chef opérateur digne de ce nom pour rattraper l’image ni même d’un étalonneur pour faire un minimum passer la pilule à coup de filtres grindhouse.

Apparemment se taper un démon est un fantasme de biker

Puis vient le scénario, accumulant détails, rebondissements et références dans un bordel malheureusement aussi peu jouissif que prédomine l’impression d’une histoire tournant en roue libre jusqu’à une révélation finale aussi attendue qu’inutile. Dans ce Violent Kind les deux frérots mettent en scène une bande de jeunes se voulant tout droit sortis d’un épisode de Son Of Anarchy. Premier problème : difficile de faire moins crédible que le frêle blondinet Cory Knauf pour incarner Cody, le jeune  biker tout juste sorti de prison et censé être en proie à des instincts ultraviolents. Là on aurait presque envie de lui filer un bounty et de le ramener chez lui, le pauvre petit, surtout que son ex Michelle a été invitée à l’anniversaire de sa maman, fêté dans une baraque perdue en pleine cambrousse. Après une teuf bien arrosée et ponctuée d’un show de stripteaseuses (pour la mère du mec sans déconner !), nos jeunes se voient confrontés à des événements de plus en plus délirants. Tout d’abord la belle Michelle, en plus de revêtir la tenue 100% sanglante d’une Carrie qui viendrait d’apprendre à se maquiller en goth, semble être possédée par le démon d’Evil Dead et se retrouve attachée à un lit après avoir massacré l’un des bikers un peu trop entreprenant (surtout qu’elle était censée être dans le coma). Ces séquences de possession sont plutôt efficaces et, vu la suite des évènements, on aurait presque préféré que les Butchers Brothers s’en tiennent là.

On m’a vendu le film sur cette image plutôt classe: erreur fatale!

Mais non, nos deux larrons ont voulu faire les malins et insuffler une bizarrerie so arty pour que quelques critiques utilisent des mots comme « décalé », « surréaliste » ou « David Lynch » (bingo!) et donnent ainsi une aura mystérieuse et bien gratuite au métrage. A l’écran cela se traduit par l’arrivée d’une bande de personnages en tenues rockabilly et vraiment trop méchants pour être de ce monde. A ce moment le spectateur est embarqué dans une très longue séquence dans le salon de la maison, aussi chiante que bavarde et prenant presque toute la seconde moitié du métrage. S’ensuit quelques effets un peu psychédéliques avant un final apocalyptique bien toc.

Mais là où les Butcher Brothers font bien marrer, c’est dans leur côté un peu prude et finalement aux antipodes du cinéma d’exploitation. Annoncé comme blindé de « sexual content » et taillé pour effrayer les commissions de censure, le film est plus qu’avare niveau nudité et commence d’ailleurs par une scène de sexe supposée torride avec une bimbo aussi peu expressive (Taylor Cole) qu’habillée ! Même la screaming queen Tiffany Shepis a dû être surprise par tant de frilosité. Bref, question stupre et plans sulfureux, on a connu bien mieux, et pour moins racoleur! Niveau gore, quelques effets sont sympathiques même si le reste du métrage finit par se résumer à quelques bassines de faux sang balancées sur les acteurs. Le film se fait même bien frustrant quand une possédée, accrochée au mur, se jette sur deux protagonistes par surprise, le film coupant alors en plein élan cette scène d’action pour enchaîner « quelques heures plus tard » avec un troisième protagoniste découvrant le résultat de cette attaque.

Bikers lose, demons win…

Bref, malgré une poignée de scènes faisant leur effet, le mélange ne prend pas et The Violent Kind peine à donner un minimum d’intérêt à des retournements et une étrangeté qui restent bien trop superficiels. Espérons que les Butcher Brothers vont redescendre de leur nuage, leur The Hamiltons était peut-être cheap mais restait un métrage sympathique à regarder.

Critique par Alex B

Film dispo en DVD Import chez Image Entertainment

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