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TV Show

Affiche du film "TV Show"

© 2010 Nippon Television Network Corporation (NTV) − Tous droits réservés.

Attirées par l’appât du gain, dix personnes stéréotypées acceptent d’être enfermées une semaine dans un bunker aménagé. Un court séjour qui va vite se changer en un jeu aux règles strictes et aux conséquences aussi perverses que mortelles.

Depuis Kaïdan Hideo Nakata revenait aux sources de ses fantômes aux longs cheveux noirs pour mieux les exorciser une bonne fois pour toutes, le réalisateur s’était ouvert à d’autres horizons avec plus ou moins de bonheur. Pour le pire, cela donnait L : Change the World, soupe télévisuelle tout juste bonne à servir aux fans du manga Death Note, et pour le « moyen moins », Chatroom, thriller adolescent cachant bien mal sa mollesse et son manque d’inspiration sous une façade virtuelle sous-exploitée.

Tout comme ce dernier film, TV Show ne va pas bien loin dans son sujet d’accroche, soit les dérives potentielles de la téléréalité, sa mise en scène du réel et le rapport ambiguë établi entre le spectateur et les participants, bref… Un thème qui saoule tout le monde depuis au moins la fin de Loft Story. Et puis il faut dire que présenter le jeu comme une expérience scientifique dans un premier temps avant de révéler via quelques plans furtifs de spectateurs que le jeu est suivi par tout le Japon est quand même bien bancal.

Après s’être amusé une vingtaine de minutes avec les codes télévisuels et quelques règles du jeu, le soufflé retombe aussi sec une fois le film lancé sur son second thème : l’adaptation des « Dix petits nègres » d’Agatha Christie. Une référence pataude (l’un des personnages citant explicitement l’auteur) et vite traduite à l’écran par une succession mécanique de meurtres et une enquête aussi prenante que la saison 16 de Columbo. Malgré quelques bonnes idées scénaristiques (dans le choix des armes ou l’utilisation du robot de surveillance par exemple), TV Show tourne alors vite au Cluedo live sous Lexomil.

On retrouve également un certain goût nippon pour la philosophie de comptoir et le développement personnel version neuneu, assuré ici pour une bonne partie par le personnage de l’ex-vieil alcoolique. Le sevrage est plus difficile pour le spectateur, le vieux fêtant les retrouvailles avec son cerveau en assénant des déclarations du type « la vie c’est beau » jusqu’à une conclusion repoussant les limites de la naïveté filmique.

Et puis quelle idée d’avoir comme personnage principal et point d’ancrage principal pour le spectateur un mec aussi pleutre et pleurnichard. Même si cette endive de Tatsuya Fujiwara, l’acteur des Death Note et Battle Royal, grosse star au Japon, est parfait dans le rôle, difficile de s’intéresser au sort de son personnage. Finalement, pour le public masculin, le seul argument pour ne pas décrocher finit par être un casting féminin plutôt sympathique et comptant notamment Ishihara Satomi, d’ailleurs rôle principal de Sadako 3D, remake 3D à sortir de Ring. La boucle est bouclée…

TV Show n’est donc pas un mauvais film mais difficile de croire qu’un réalisateur qui nous a tant fait flipper avec une VHS ou une flaque d’eau au plafond en soit maintenant à livrer des direct-to-dvd aussi peu ambitieux.

Critique par Alex B

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