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Twixt

Affiche du film "Twixt"

© 2012 American Zoetrope − Tous droits réservés.

Un écrivain au succès déclinant arrive dans une petite ville à l’occasion d’une tournée de promotion. Il découvre qu’un meurtre mystérieux impliquant une jeune fille s’est produit. Une nuit, en rêve, un fantôme nommé V lui raconte une étrange histoire, qui pourrait avoir un rapport avec le meurtre. Il sera surpris d’apprendre que certaines des réponses à ses questions se trouvent dans sa propre vie…

Revenu à ses premières amours cinématographiques depuis quelques années, il semblerait que Francis ford Coppola soit dernièrement inscrit dans une recherche d’authenticité avec Tetro et surtout avec Twixt. Celle-ci se manifeste dans sa volonté d’aborder des sujets plus personnels dans ses créations mais également dans celle d’avoir à sa disposition un budget restreint qui lui permet de ne rien devoir à personne selon lui. En effet dans ce Twixt, il a pris le parti de filmer une histoire qui lui est tellement personnelle que ça en devient trouble : qu’est-ce qui est inventé ? Qu’est-ce qui a été exactement vécu par le grand réalisateur ? Quels sont les fantômes qui le hantent ?

C’est donc une sorte de psychothéprapie sur grand écran qui s’offre à nous où Coppola revient sur ses propres rêves dans lesquels il aurait eu l’idée de ce film : il y faisait la conversation à une jeune fille blonde mystérieuse et voyait des dizaines d’enfants sortir d’un motel. Et dans le film, cette scène est presque entièrement transposée. Cette imagination florissante aurait pourtant pu être mieux utilisée si le réalisateur avait eu l’humilité de s’écouter un peu moins. Là, il se contente de transposer avec maladresse les images qu’il avait en tête mais qui, une fois sur un grand écran ne montrent qu’une accumulation d’effets de style qui frisent souvent le mauvais goût.

De la même manière, il recrache ce qu’il a appris des oeuvres complètes d’Edgar allan Poe dans un personnage représentant le fameux écrivain qui apparait tout au long du film sans aucune cohérence. Le réalisateur a pourtant choisi de faire de cet “écrivain” une apparition surmoïque qui guide le héros et l’aide dans ses recherches. Pas très fin. Pourtant, avec le matériel riche que fournissait la littérature de Poe, Coppola aurait du au moins créer un univers tangible.

Comme si cela ne suffisait pas, il fonde son histoire maladroite autour d’un héros écrivain en manque d’inspiration interprété par un Val Kilmer vieillissant et il le prend comme véritable alter-ego fragile, enclin au doute. Ce père endeuillé résonne en Coppola et il finit par perdre le spectateur dans cette enquête dont on ne voit pas le bout. Car l’histoire pourtant simple se complique inutilement, n’hésitant pas à mélanger vampires, fantômes et compagnie. Il additionne donc les éléments mythologiques disparates sans parvenir à encrer ses personnages dans un véritable contexte.

Le style visuel criard et poussif va dans le même sens : la nuit américaine est à vomir et les effets numériques semblent d’un autre âge. Comment Coppola a-t-il pu avoir de telles idées et laisser le film se construire de cette manière ? Où a-t-il voulu en venir ? Et au fond, est-il satisfait de son film ?

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