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Underworld : Nouvelle Ère

Affiche du film "Underworld : Nouvelle Ère"

© 2012 Screen Gems − Tous droits réservés.

Nul besoin de préciser que le but de cet énième chapitre d’une franchise lancée il y a bientôt dix ans est avant tout mercantile de la part des producteurs. Hormis ce facteur, qu’en est-il de l’intention réelle de ses créateurs ? Len Wiseman toujours à la production et au scénario laisse cette fois la main à deux suédois, Marlind et Stein, déjà coupables du délicat et malade Shelter, qui n’arrivait pas au bout de ses ambitions.

Et cela commence relativement mal. Si on se réjouit de retrouver Kate Beckinsale sous les traits de Selene, on perçoit de façon évidente le manque d’ambition narrative des scénaristes (quatre tout de même, pour un tel résultat) et des réalisateurs. Il convient d’admettre que pour ce genre de franchise, arrivée à « l’ épisode » 4, nous n’attendons pas un script écrit par Aaron Sorkin. On se console donc rapidement d’une brève idée de scénario venant donner un semblant d’ampleur au film et qui sera le fil conducteur, à vide cependant, durant une petite heure et demie.

Marlind et Stein se débarrassent donc rapidement de tout artifices narratifs et font rentrer le spectateur au plus vite dans l’action du film. Hormis une ou deux scènes (le coup du lance-flamme) d’une inutilité consternante dans la scénographie des séquences, le reste est rythmé, bien chorégraphié et digne de ce que la franchise fait de mieux sur ce plan.

La photo soignée relève de manière aléatoire un décor parfois fauché, tant l’espace urbain manque d’ampleur. Restent donc les bas-fonds et les intérieurs afin de donner un peu d’intérêt à l’univers d’Underworld.

Si les réalisateurs utilisent les codes visuels posés depuis trois films, ils n’arrivent pas à imposer une patte personnelle quelle qu’elle soit, ce qui, malgré un rythme soutenu de scènes d’actions « enfilées » les unes après les autres, procure un intérêt poussif. Créant même un certain ennui, tant tout se ressemble dans les « gaudrioles » en apesanteur. S’ajoute l’abus de ralentis que certains metteurs en scène pensent encore d’une valeur immense ; on ressent plus cela comme un vide créatif à remplir et donner ainsi une pseudo valeur graphique aux plans, qui en manquent justement.

Arrive enfin l’élément qui fait basculer le film de la lettre Z à B: les séquences finales. Totalement décomplexés, Marlin et Stein lâchent leurs dernières forces, dans un gros fatras d’hémoglobine et de gun-fights que le genre impose. Plastifiées par des répliques classiques du genre, les 20 dernières minutes seraient presque un régal. Trop tard cependant tant le début était laborieux et vide sur trop d’aspects.

Côté casting, Beckinsale fait le minimum syndical, en même temps… et le plaisir coupable de retrouver Charles Dance reste. Stephen Rea se débat au milieu de tout ça, quant à chaque apparition de Michael Ealy: l’impatience se fait sentir de vite passer au plan suivant tant son jeu est en dessous de tout, même du ridicule.

Underworld : Awakening est donc le pur produit d’une suite à la franchise déjà « tournée ». Sous des aspects purement mercantiles, Len Wiseman et son entourage réussissent à donner un semblant de mieux au précédent opus qui était à bout de souffle. On restera cependant entre la délicate frontière du cinéma Bis et du Z. Certains risquent de s’y perdre, d’autres de trouver l’eldorado d’une relance.

Manuel Yvernault

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