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V/H/S

Affiche du film "V/H/S"

© 2012 The Collective − Tous droits réservés.

Quand un producteur essaye de rebondir sur l’apparemment inépuisable (mais pourtant fatiguant) succès de la série des Paranormal Activity et sur l’engouement croissant du public pour un nouveau cinéma horrifique indépendant américain, cela donne V/H/S, anthologie de found footages overhypée en 2012 et parrainée en partie par l’un des gus du site Bloody Disgusting. On retrouve ainsi le cercle de réalisateurs / scénaristes / responsables SFX présents derrière quelques récentes réussites à petit budget comme The Signal, Stake Land et The House of the Devil. Chacun espérant réanimer à sa façon un style de film usé jusqu’à la corde et qui n’en finit pas d’encombrer les sorties direct-to-dvd.

Un tueur pour la “Seconde Lune de Miel” réalisée par Ti West

Premier avantage sur la concurrence : le format de l’anthologie, soit un fil conducteur et cinq segments réalisés par un réalisateur différent, permet de remédier un minimum aux habituels maux du genre found footage. On s’attendrait à ce qu’il nous épargne ainsi les traditionnelles longueurs et scènes d’installation à rallonge pour imprimer un tempo un peu plus énergique. Un rythme plus propice à livrer rapidement ce que tous les fans d’horreur attendent : des coups de flippe réguliers et un poil d’horreur graphique enveloppé dans une mise en scène “réaliste “, le côté “archive prise sur le vif” étant censé rendre le tout plus intense (ou plus chiant quand leur vie est aussi chiante que celle des personnages de Paranormal Activity. Logique). Cela marche plus ou moins bien dans V/H/S.

Une victime du tueur de “Tuesday The 17th”

Revers de l’anthologie ici, le format court accentue le manque de développement des personnages inhérent au genre et la plupart des protagonistes s’en retrouvent clairement réduits à de la simple potentielle chair à pâté, à l’exemple de cette bande de gros losers déguisés en hipsters vandales et mis en scène dans le court métrage assurant le fil entre les différents segments. Une bande de Jackass partie à la recherche d’une VHS planquée dans une maison désormais seulement habitée par le cadavre de son propriétaire. D’ailleurs, pour la plupart des segments, on retrouve un peu les mêmes caractérisations minimalistes : les mecs sont soit des gros losers soit seulement des écervelés se jetant gaiement dans la gueule du loup alors que les femmes semblent toutes relativement démoniaques et manipulatrices. Une vision de la guerre des sexes bien bis et qui reste à l’image d’un film popcorn qui ne se prend pas trop au sérieux…

Les segments sont assez inégaux. L’horriblement nommé “The Sick Thing That Happened to Emily When She Was Young” fait dévier une suite d’échanges Skype dans le genre “appart’ hanté” avant un climax aussi étrange que difficilement déchiffrable. L’interprétation de la prometteuse Helen Rogers rend cependant le tout regardable (et je ne dis pas cela seulement parce qu’elle y dévoile un peu de son intimité). « Second Honeymoon », la réalisation de Ti West (The House of the Devil), est assez chiante alors que c’était peut-être le réalisateur le plus attendu au tournant. On y suit un couple parti en seconde lune de miel, suivi de près par un mystérieux personnage masqué.

Une créature emblématique pour V/H/S et une actrice assez incroyable

Les segments restant sont plus réussis et assurent l’action et l’intérêt de cette anthologie. Dans « Amateur Night », une bande de jeunes beaufs essaient de filmer leur propre porno gonzo avec deux filles bourrées rencontrées en soirée. Le tournage se termine très mal, les acteurs ne prenant pas vraiment leur pied et l’expérience tourne au cauchemar de pornocrate amateur… Ici encore, c’est l’actrice principale qui porte le court et un “je t’aime” (“I like you” dans la VO) aura rarement été aussi flippant. « Tuesday The 17th » propose une relecture assez imaginative des « Vendredi 13 » avec un tueur original au look et aux particularités bien trouvées. Très réussi, le segment « 10/31/98 » suit quant à lui une soirée d’Halloween durant laquelle une bande de fêtards se retrouve par erreur dans une maison où se déroule à l’étage une cérémonie pour le moins étrange. Sur une idée assez simple et vue maintes fois, ce segment s’en sort grâce à quelques effets très efficaces dans son final.

V/H/S remplit donc en partie sa note d’intention et les amateurs du genre seront probablement comblés. Les autres auront leur quota de scènes de tension, de maquillages horrifiques réussis, de twists plus ou moins malins et de références au genre horrifique. Mais, loin d’être parfait, on y retrouve aussi des moments un peu chiants et quelques frustrations quand le format court ne permet pas de développer un peu plus les germes d’idées intéressantes permises par le found-footage et abordées par les scénaristes. Dans tous les cas on reste très loin de l’énorme claque et révolution du genre annoncées. Celle qui aurait prétendument rendu « malade de terreur » une poignée de spectateurs lors du Festival de Sundance 2012

Paranormal Activity : la version SKYPE

Le film est sorti en 2012 aux USA, a été projeté au PIFF 2012 et aura une sortie salle en janvier en UK mais aucune date de sortie n’a encore été annoncée pour la France.

Critique par Alex B

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