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Wolfman

Affiche du film "Wolfman"

© 2010 Stuber Productions − Tous droits réservés.

Les films de loups-garous existent depuis toujours, ca a même été un des premiers films “d’horreur” en 1941 qui reste une référence. en décidant de s’attaquer à ce mythe, les créateurs de Wolfman n’avaient pas intérêt à se planter. Parce qu’il est vrai que ça fait assez longtemps qu’on a pas vu un film sur les lycanthropes digne de ce nom : on les a vu édulcorés dans Twilight, pathétiques dans Van Helsing et dopés dans Underwold. Je me souviens en revanche du très réussi Wolf en 1994 avec Jack Nicholson et Michelle Pfeiffer qui dépeignait à merveille l’évolution de al personnalité de l’homme qui devient loup-garou, progressivement de plus en plus sauvage.

L’idée de Del Toro ( qui fait partie des co-producteurs ) était de dépoussiérer le classique Wolfman de Universal, qui sauta sur l’occasion. Eternellement repoussé à cause d’une post-production interminablele, handicapé par un changement de réalisateur, on avait peur que ce film ne sorte jamais, ou pire, qu’il soit complètement raté. Le résultat est en demie teinte. D’abord c’est un film qui rend hommage aux anciennes productions horrifiques, il est délicieusement old school aussi bien par son aspect visuel et par son traitement purement premier degrés. En effet, le point fort du film réside dans la photographie, sa lumière et toute son atmosphère générale :  les décors caressés par la brume, un Londres éclairé uniquement par la pleine Lune, le camp de bohémiens, les poursuites sur les toits, la croyance magique.. Un univers proche de Burton, versant vers le gothique et qui donne à l’histoire une teinte particulière. Les paysages, tous plus magnifiques les uns que les autres, surtout le Chateau Talbot, perdu dans la lande brumeuse est marquant par son esthétisme. Les statues, les arbres morts, le village abandonné par le temps et toute civilisation, l’hôpital psychiatrique sont autant de lieux et d’éléments qui contribuent presque à donner au paysage  le statut d’un personnage à part entière.

Cette réussite visuelle comprend aussi une intégration de la violence et du gore réussis car judicieusement dosés. Rendant parfaitement compte des attaques qu’un tel monstre, cette agressivité rapide et sanglante donne au film un charme et une efficacité qui transparait particulièrement dans les scènes de mises à mort. Les effets spéciaux ne sont pas toujours au rendez-vous et c’est tant mieux, ils sont presque uniquement réservés à la transformation, impressionnante de réalisme de Del Toro. Il faut signaler le travail incommensurablele des maquilleurs qui ont réussi à rendre le loup-garou presque humain. Pour ce qui est des acteurs et de l’interprétation, la qualité est au rendez-vous. Emily Blunt est somptueuse de justesse et de beauté, Hopkins est égal à lui-même ( j’ai particulièrement aimé sa transformation finale ). Seul Del Toro m’a déçue, une émotion jamais ressentie, un visage certes caractéristique mais bien trop froid. La faute peut être à un personnage trop peu profond et pas suffisamment écrit. En effet, et c’est là que le bas blesse, on ne retrouve pas les changements d’humeur, de personnalité  que l’on retrouve habituellement chez les loups-garous en devenir. Del Toro semble subir tout ça, et à l’air de s’en foutre royalement. Mais ce qui pèche vraiment, c’est le montage du film, complètement raté. On a l’impression que l’histoire va de scènes en scènes sans cohésion aucune et que le rythme est bien trop rapide et oublie les spectateurs au passage. Les relations père-fils ou même entre Lawrence et Gwen ne sont que survolées et ne permettent donc pas d’y croire vraiment. On a le sentiment qu’il manque des scènes pour assurer la continuité tout en douceur d’une histoire entre les personnages qui doit se construire progressivement. On aurait aimé quelques dizaines de minutes supplémentaires pour rendre le film inoubliablele, ce qui n’est malheureusement pas le cas.

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