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[News] The Walking Dead : pourquoi George A. Romero est un peu à côté de la plaque

George A. Romero, le papa du genre “film de zombies”, n’est pas très fan de The Walking Dead et l’a bien fait sentir lors d’une récente interview.  Il aurait ainsi refusé de réaliser deux épisodes en raison de son manque d’intérêt pour un show selon lui insuffisamment axé sur les revenants. Pour lui, la série n’est ainsi qu’un “soap-opera avec occasionnellement quelques zombies”. Pour rappel, un “soap”, terme quelque peu dépréciatif, désigne surtout ces feuilletons, sans grand moyen et vaguement sentimentaux, produits à la chaîne pour alimenter les cases vides de milieu d’après-midi. En terme d’ambition, rien à voir donc avec la série superstar du moment. Concernant le caractère “occasionnel” de l’apparition des zombies, il suffit de regarder les derniers épisodes pour se convaincre du contraire : à l’intérieur comme à l’extérieur de leur prison, la bande de Rick croule sous les mort-vivants, cela en plus d’autres menaces encore plus mortelles (maladies et bientôt le retour du gouverneur).

Si l’on va un peu plus loin, il est plutôt surprenant de constater que, par cette remarque, Romero semble critiquer la série sur son côté “humain” et la description qui est faite d’une micro-société évoluant en pleine apocalypse zombie, lui qui a quand même grandement contribué à cette réflexion dans sa filmographie. On pourrait ainsi citer un Jour des Mort-Vivants où, finalement, hormis un grand final ultra-gore, le réalisateur-scénariste y allait quand même bien mollo sur les scènes d’attaques de zombies, privilégiant la description d’une humanité réduite ici à quelques scientifiques, militaires et civiles et leurs interactions de plus en plus tendues jusqu’à l’apocalypse final. D’ailleurs, même si l’on reprend le film fondateur, La Nuit Des Mort-Vivants original, on se rend bien compte que la vraie menace planant au-dessus des survivant ne vient pas des zombies mais bien des tares récurrentes d’une espèce humaine souvent incapable de dépasser son individualisme et laisser de côté ses différents, préjugés et volontés de domination.

Romero regrette également le manque de “satire sociale et politique” de la série. De notre côté, rien que la saison 3 et sa peinture d’une communauté menée par le charismatique Gouverneur, avec ses habitants lobotomisés par des simili-jeux de cirque et une autorité dissimulant des actions barbares sous couvert du “bien général”, nous semble être une satire réussie de notre actuelle société occidentale. Pour s’en convaincre, il suffit de constater dans la réalité l’essor des buzz liés aux real-tv alors que les enjeux mondiaux se jouent dans des conditions toujours plus opaques.

Bref, les réflexions de l’un de nos réalisateurs favoris cachent surtout une vraie amertume. Romero annonce qu’il veut sortir un temps du “zombie game“, trop de productions squattant actuellement la place, mais on se rappelle qu’il y a à peine 6 mois, il parlait encore de réaliser l’adaptation du livre Autopsy of the Dead. Tu pourras quand même le retrouver non loin de son terrain de jeux préféré puisqu’il travaille en ce moment avec Marvel sur le projet Empire of the Dead et un univers où vampire et zombies s’affrontent autour de leur moyen de subsistance préféré : nous !

News par Alex B


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