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Souviens-toi l’été dernier : le procès

Après que ma collègue Camille aie taillé un costard sur mesure à Souviens-toi l’été dernier, elle m’a proposé que faire l’avocat de la Défense pour sauver ce film pur plaisir coupable. Votre avis alors ?

Plaidoyer de la Défense

Mesdames et Messieurs les lecteurs, nous allons aujourd’hui apporter au débat, selon lequel Souviens-toi l’été dernier serait un film indigne de se trouver sur nos étagères DVD, un éclairage nouveau visant à prendre la défense de ce métrage si injustement décrié par ma collègue de l’accusation.

Commençons d’abord par remettre les choses dans leur contexte : Souviens-toi l’été dernier est sorti en 1997 soit un an après Scream, de Wes Craven. Ce dernier avait su renouveler le genre du Slasher, avec un film parfois parodique, citant les clichés du genre pour mieux les contourner. Le film est assez malin et sanglant pour rester un véritable slasher dont le final est d’un brutalité et d’une méchanceté rare (pas de mobile aux tueurs masqués, seul l’envie de tuer inspirée par tous ces films). C’est Kevin Williamson, scénariste de Scream est à l’origine du scénario de Souviens-toi et qui initie le renouveau d’un sous-genre qui était en déperdition depuis la fin des années 80 soyons honnêtes.

En effet, comment reprocher à Souviens-toi sa piètre qualité quand on voit celle, et cette fois-ci effective, des slashers du début des années 90 ? Car pendant ces années, le genre est moribond, à tel point que même ses grandes figures du genre font tour à tour leurs adieux. Halloween 6 (1995) réussit l’exploit d’être encore plus mauvais que le précédent, le folie meurtrières de Michael Myers étant issu et sous le contrôle d’une secte. Du n’importe quoi général. Jason va en enfer (1993) enterre une fois pour toute Jason Voorhees puisque le film est annoncé comme le dernier, mais c’est loin d’être le moins réussi. Massacre à la tronçonneuse 4, aprés deux opus catastrophiques, arrive à faire pire et conclut la saga dans l’indifférence générale. Même Freddy Krueger arrive en fin de règne : La fin de Freddy-L’ultime cauchemar (1992) de Rachel Talalay détruit Freddy une fois pour toute. Mais le genre était alors mort.

A bien y réfléchir, le Slasher n’a vraiment existé qu’entre 1975 et 1985, là où les meilleures idées et les meilleures franchises ont vues le jour, là où la surprise, l’horreur et la censure valaient encore quelque chose. D’ailleurs, beaucoup d’entre eux restent cultes aujourd’hui. Loin de moi l’envie de vous faire un cours sur l’histoire du cinéma du genre chers lecteurs mais tous ces exemples n’ont qu’un seul but : montrer que non, le début de la vague des néo-slasher n’est pas la pire que ce sous-genre n’ait vécu.

Et puis entre nous, l’histoire de la bande de potes aussi friqués que débiles, les nanas aux gros nichons qui crient en se faisant poursuivre par un Boogeyman, là encore, ce n’est que l’essence du slasher ! Souviens-toi n’a  jamais eu la prétention d’être autre chose que ce qu’il est : un pur divertissement non exempet de défauts, mais c’est pour cette raison que l’on affectionne ce genre de films ; non pour frissoner avec les héros mais pour se foutre d’eux ! Alors oui, on peut reprocher au film un manque d’originalité, un rythme parfois un peu lent mais il en reste malgré tout très regardable.


Et pensons à nos amis les hommes dans cette histoire : la dernière demie-heure du film n’a-t-elle pas révélé au grand public Jennifer Love Hewwit avec son fameux décolleté au grand bonheur des hormones masculines ? Comment pourrions-nous leur enlever ce plaisir ? Oui c’est une cruche toujours vierge, qui ne boit pas une goutte d’alcool et qui pense tout le temps à appeler la police, mais prenons un peu de recul et voyons ce manque de finesse au 2ème degrés et moquons-nous !

Souviens-toi mérite de rester dans notre étagère à DVD aux côtés des meilleurs Vendredi 13 pour son ambiance et ses quelques scènes devenues cultes. Il remplit d’ailleurs à merveille une soirée DVD avec de la bière et des Pizzas. C’est pourquoi je demande la clémence et à vous lecteurs, de vous prononcer en faveur de la rédemption de ce genre de film purement 90’s qui garde incontestablement l’empreinte de son époque déja lointaine.

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