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The Hallow : la critique

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Envoyé en Irlande par son entreprise afin d’élaborer un nouveau projet de recherche, Adam Hitchens s’installe, avec sa femme et leur bébé, en plein cœur d’une forêt mystérieusement épargnée par le déboisement industriel. Mis en garde par les habitants du village voisin contre une terrifiante menace qui pèse sur leur fils, le couple fait d’abord preuve de scepticisme, avant de réaliser qu’ils seront seuls à lutter contre les gardiens de ce « sanctuaire »…

Présenté lors du Festival Européen du Film Fantastique de Strasbourg (FEFFS), The Hallow ou Le Sanctuaire dans notre langue, nous plonge au cœur des légendes folkloriques celtiques irlandaises. Réalisé par Corin Hardy, ce dernier nous propose ici un synopsis de départ ne brillant pas par son originalité. En effet, on retrouve une famille vivant dans une forêt isolée, subissant les assauts des habitants des lieux : “les vénérables” et s’opposant à une population locale superstitieuse et inquiétante.

Pourtant “The Hallow” est à appréhender comme une véritable célébration du folklore Celtique, une œuvre passionnelle et assumée pour les légendes Irlandaises et leur bestiaire (les changelings) jusqu’à présent rarement mis en scène au cinéma, exception faite du plus célèbre des Leprechauns bien entendu. Corin Hardy nous livre un métrage organique et terrifiant, empli de références mythologiques mais aussi de nombreux clins d’œil aux films du genre.

Ainsi, au niveau du casting, on retrouve un héros principal inquiétant et attachant, à mi chemin entre un Jack Nicholson de Shining, d’un Jeff Goldblum de La Mouche ou encore d’un Bruce Campbell de Evil Dead. D’ailleurs, impossible de visionner le métrage sans penser aux différentes œuvres, tant les références sont nombreuses.

Le film évoque l’aspect écologique avec une charge manifeste contre l’homme agressant la nature au travers de la déforestation. Mention spéciale concernant la qualité de la photographie des décors, avec des jeux de lumières de l’aube dorée à la nuit sombre de la foret inquiétante. Le tout aidé par une composition musicale maîtrisée.

En ce qui concerne les effets spéciaux, on reste dans une première partie essentiellement dans la suggestion pour enfin laisser apparaître progressivement des créatures inquiétantes et une forêt de plus en plus mystérieuse sans jamais céder aux attraits du numérique. Une impression de réalisme se dégage alors et l’angoisse se fait de plus en plus présente. Loin du numérique, le choix des effets spéciaux classiques offre une bouffée d’air frais appréciable pour ce genre de production.

“The Hallow” permet ainsi au film de monstres de se renouveler. A la fois poétique et sombre, il reste toutefois un véritable paradoxe. En effet, d’un côté on vit un réel cauchemar éveillé suspendu au sort de cette famille, on découvre une pointe de fraîcheur avec une mythologie peu exploitée. Mais de l’autre coté, on partage une expérience classique due à une narration linéaire et un scénario convenu.

Au final, une fois le générique final passé (bien attendre la fin….), on a le sentiment que l’on vient d’assister à la naissance d’un réalisateur prometteur, respectueux de ses connaissances tant culturelles que cinématographiques. On comprend alors pour quelles raisons Corin Hardy a été pressenti pour revisiter très prochainement le monument “The Crow”. Allez on y croit, car pour une première entrée en matière avec The Hallow, on peut avouer que c’est une véritable réussite.

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