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Candyman

Affiche du film "Candyman"

© 1992 Propaganda Films − Tous droits réservés.

Candyman, Candyman, Candyman, Candyman, Cand… Oserez-vous prononcer cinq fois son nom devant un miroir au risque de voir l’homme au crochet et à la bouche remplie d’abeilles apparaitre derrière vous?

Cette légende urbaine est née de l’imagination de l’écrivain et réalisateur culte Clive Barker (Hellraiser, Cabal, Le Maître des illusions). Après une première incursion dans le fantastique remarqué (Paperhouse, 1988), le cinéaste britannique Bernard Rose s’attaque à l’adaptation du livre en question, et même si son métrage précédent faisait preuve de qualités indiscutables, rien ne préparait au choc qu’allait être Candyman.

© 1992 Propaganda Films − Tous droits réservés.

Tout en s’apparentant à un slasher, Candyman est avant tout un conte fantastique violent, beau et cruel à la fois, mais avec Clive Barker au scenario c’est peu surprenant. La notion même de légende est au cœur du film puisqu’on y suit les pas d’Hélène, étudiante à Chicago dont la thèse porte sur les mythes urbains. Un fait divers sordide la mène dans le ghetto de Cabrini Green où elle va s’enfoncer au cœur des origines du Candyman afin de nourrir ses écrits universitaires. Mais la fascination d’Hélène pour ce croquemitaine, fantôme d’un esclave afro-américain atrocement mutilé pour avoir fréquenté une jeune bourgeoise blanche quelques siècles auparavant, va l’entrainer aux confins de la folie. En enquêtant sans relâche au sein de Cabrini Green, Hélène donne vie à cette entité maléfique qui a besoin que l’on croit en elle pour exister. A moins que les meurtres dont elle suit la trace ne soient l’œuvre des gangs du quartier qui voient d’un très mauvais œil l’intrusion de la belle blonde dans leur vie ? Le film entretient habilement le suspens tout en lorgnant clairement vers le côté surnaturel.

© 1992 Propaganda Films − Tous droits réservés.

L’interrogation sur l’origine d’une légende et la façon dont la croyance en celle-ci peut influer sur nos vies prend corps à travers une figure marquante de l’histoire du cinéma d’horreur. Et c’est l’une des clés de la réussite du film de Bernard Rose, puisqu’il offre au massif Tony Todd un rôle jouissif de boogeyman à l’apparence et à la voix inoubliables. Chacune de ses apparitions est intelligemment mise en scène, sans abuser de jump scare inutiles ou d’excès trop gores, et le réalisateur n’oublie pas pour autant l’émotion et la complexité de tout méchant digne de ce nom puisque les liens qu’il entretient avec Hélène vont prendre une tournure inattendue.

Outre sa direction d’acteurs convaincante, Rose a eu la bonne idée de laisser la direction photo à Anthony B. Richmond (déjà à l’œuvre sur l’immense Ne vous retournez pas de Nicolas Roeg) qui capte à merveille l’âme poisseuse et délabrée des immenses buildings gris où sévit notre capitaine crochet/apiculteur buccal. Enfin il serait criminel de passer sous silence la somptueuse bande originale de Philip Glass dont le thème principal évoque un air de boîte à musique à l’inquiétant carillonnement, renvoyant à la face sombre de l’enfance, cette période où les terreurs irrationnelles sont mères de tous les croquemitaines.

Mad Sam

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