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Freddy, Chapitre 2 : La revanche de Freddy

Affiche du film "Freddy, Chapitre 2 : La revanche de Freddy"

© 1985 New Line Cinema − Tous droits réservés.

Sorti en 1984, Les Griffes de la nuit a rencontreé un carton inespéré au box-office américain avec pas moins de 25 millions de dollars de recettes (alors qu’il en a coûté à peine 2 millions). Trop content de la manne financière que constituent les frasques du croque-mitaine, les producteurs et la New Line mettent rapidement (en un an seulement) en chantier une séquelle dont le scénario est confié à David Chaskin, technicien de l’équipe. Wes Craven ayant décidé de poursuivre sa route de son côté, la mise en scène à Jack Sholder, ami du producteur Robert Shaye.

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La Revanche de Freddy est connu pour être l’un des moins bons, si ce n’est le moins bon film de la saga Freddy. La critique récurrente est qu’il s’éloigne tellement des codes instaurés par le film Craven qu’il n’a plus aucune cohérence avec l’univers créé par ce dernier. Soyons clair : il y a à boire et à manger dans cette suite. Beaucoup de longueurs, de ratés et de scènes WTF. Les deux pires moments du film sont sans doute l’idée de faire intervenir Freddy au milieu d’une fête remplie de jeunes qui voient un Freddy en dehors de son espace dédié. La palme du n’importe quoi revient à la fameuse scène des deux oiseaux qui explosent (!) en sortant de leur cage dans un étrange remake des Oiseaux d’Hitchcock.

© 1985 New Line Cinema − Tous droits réservés.

Il y a malgré tout des choses à dire sur le film. Car La Revanche de Freddy a rapidement acquis la réputation d’être le “film d’horreur le plus gay de l’Histoire du cinéma”. Et les références sont innombrables : scène dans un bar homosexuel, meurtre du coach sous la douche, sans oublier la chanson  Touch Me (All Night Long)… et un personnage central qui se cherche clairement (interprété de surcroît par un acteur ouvertement gay). Avant même d’être un film d’horreur, le film constitue une oeuvre caractérisée par un aspect homoérotique non seulement évident mais essentiel et que l’on ne saurait passer sous silence sous peine de passer totalement à côté du sujet.

© 1985 New Line Cinema − Tous droits réservés.

Film sur les affres de l’adolescence avant tout, La Revanche de Freddy est lourdement chargé de symboles. Alors c’est vrai que Jesse fricote avec la jolie Lisa Webber. D’ailleurs, ce n’est pas lui qui l’a draguée mais elle qui s’est imposée à lui. Et fricoter est  un bien grand mot puisque Jesse se révélera par la suite incapable de lui faire correctement l’amour. La relation la plus troublante est sans doute celle qui s’établit entre le héros et son camarade Grady, ce grand ténébreux symbolisant à la perfection le lycéen sportif et populaire. Et puis c’est à Grady, et non à Lisa, que s’adressera Jesse, au plus fort de sa détresse, le suppliant de le laisser entrer chez lui, dans sa chambre, et de lui permettre de dormir à ses côtés…

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L’autre aspect réussi, ce sont les quelques scènes de “gore”. Dans le film, on peut tout de même saluer le réalisme et la nette progression des effets spéciaux, notamment dans cette scène où Freddy sort littéralement du corps de Jesse en découpant sa chair de l’intérieur. Une scène pour le coup glaçante et particulièrement réussie en terme de dégoût provoqué, de surprise et de retournement de situation.

© 1985 New Line Cinema − Tous droits réservés.

À trop vouloir se démarquer du premier épisode, La Revanche de Freddy se tire foire presque complètement. Le film n’exploite jamais correctement son personnage et, plus grave, il laisse de côté l’imagerie des rêves, que Craven avait si bien illustrée à l’écran. Krueger est banalisé, et il perd de son côté terrifiant. Pour autant, tout n’est pas négatif dans le film. Surtout quand on comprend que ce film n’arrivera jamais à la cheville de son prédécesseur. On peut toujours se consoler avec les réparties de Freddy, toujours en forme grâce à Robert Englund, et certains effets qui ont de la gueule.

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