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Hobo with a Shotgun

Affiche du film "Hobo with a Shotgun"

© 2011 Yer Dead Productions − Tous droits réservés.

Jouissif et fun, Hobbo with a Shotgun s’impose facilement comme le « grindhouse » le plus réussi du récent revival. Le réalisateur Jason Eisener ne se repose pas sur quelques références et démontre une imagination sans limite pour arriver au film le plus offensif et drôle qui soit.

Originellement conçu comme une fausse bande-annonce placée en interlude entre les deux films Grindhouse du duo Tarantino/Rodriguez, Hobbo with a Shotgun a réussi comme Machette à trouver les financements pour son passage au format long métrage. Le programme : une ville corrompue et ultra-violente sous la coupe d’une famille complètement psychotique et un clochard tout juste débarqué et décidé à nettoyer son quartier « une cartouche à la fois ». Le ton est donné dès l’ouverture du film et sa série de micro-scènes à l’humour bien trash et provoc. Poussant son caddie sur le trottoir, le clochard est dépassé par une voiture conduite par un père noël au regard vicelard et kidnappant une gamine tapant sur la vitre arrière alors qu’un réalisateur de réal tv filme sur le bas côté un clochard se faisant tabasser pour un peu d’argent. Cette ouverture culmine dans l’outrance avec une exécution public gorrissime et assurée par une famille de déjantés responsable du chaos ambiant.

Cette frénésie d’idées débiles et fun, Hobbo with a Shotgun la maintient sur toute sa durée. Pour un budget sûrement bien moindre que Machette, le film ne s’autorise aucun temps mort. Doté d’un humour digne d’un bon vieux Trauma, c’est-à-dire n’hésitant pas à s’aventurer dans l’excès total et le mauvais goût plus qu’assumé, le film semble chaque minute repousser un peu plus les limites du nawak le plus total. La réalisation reste soignée et les scènes d’actions sont très bien foutues. On retiendra d’ailleurs une séquence complètement hallucinante voyant débarquer dans un hôpital deux guerriers robotiques littéralement sortis des enfers et décimant le personnel de l’hôpital d’une manière aussi méthodique qu’originale.

Le film ne serait sûrement pas aussi cool sans l’interprétation illuminée de Rutger Hauer, acteur complètement à fond dans son rôle et capable de débiter à la chaîne des tirades de plus en plus débiles en y insufflant une dimension surréaliste. Il suffit de voir la scène où le clochard s’apprête à acheter l’objet de ses rêves – une tondeuse à gazon –  et s’empare finalement d’un shotgun pour liquider une bande de braqueurs : là où d’autres auraient pu enterrer le film, notre acteur allemand préféré – d’ailleurs plutôt abonné aux apparitions et navets intersidérants depuis Hitcher – s’en donne à cœur joie sans tomber dans le cabotinage stérile. Pour les personnages secondaires, tous bien hauts en couleur, on retiendra surtout cette famille de maniaque composée de Drake, caïd en chef se prenant pour un présentateur télé, et ses deux fils, Slick et Ivan, tous les deux accrocs à l’ultra violence et aux mises à mort inventives (l’un des deux se bat exclusivement à coup de patins à glace…).

Forcément, dans ce contexte, les réfractaires au genre passeront rapidement leur chemin tant les dialogues et les situations sont plus que too much. Les autres, ceux qui vénèrent des films tels que Riki Oh : The Story of Ricky ou la série des Toxic Avenger en savoureront probablement chaque minute…

Critique par Alex B

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